La Bourse de Paris termine la semaine et surtout l'échéance avril en fanfare, sur un gain voisin +3% (vers 4.480)... mais nettement inférieur aux +4,5% de la fin de la matinée, avec une culmination à 4.550 (re-test des plus haut de la semaine et du mois écoulé).

La semaine devrait cependant se conclure par un repli global de -0,1% du CAC40, le gain sur l'échéance 'avril' flirte en revanche avec +10%... mais c'est presque anodin en regard des +27% du Nasdaq-100 depuis le 19 mars dernier (l'indice flirtait avec les 9.000Pts en préouverture et s'affichait à 8.880 au plus haut).

L'Euro-Stoxx50 grimpe de +2,9% vers 2.892 mais les cours ont été littéralement arrachés à la hausse (de +4,5% vers 2.931) entre 11H45 et 12H00, lors des opérations de basculent du contrat sur indice Euro-Stoxx50 de l'échéance avril vers l'échéance mai.
La semaine s'achève sur un repli de -0,7% de l'indice paneuropéen.

A Wall Street, l'envolée initiale de +3% du Dow Jones vers 24.200 et du Nasdaq s'est réduite de moitié au bout d'une heure de cotations, mais cela reste une très belle performance en regard des chiffres économiques affligeants en Chine et aux USA la veille : tout est parti d'une dépêche de 'Barron's' faisant état de résultats prometteurs sur le Remdesivir, un traitement expérimental anti VIH testé contre le Covid-19 développé par le laboratoire américain Gilead Sciences (qui bondit de +16% en préouverture).

Outre le fait que l'échantillon des patients traités est très limité (125), la méthodologie ne permet pas d'établir avec certitude le degré d'efficacité du médicament... et il n'est question que d'une 'amélioration plus rapide' de l'état des patients, ce qui n'a rien de scientifique et ne démontre pas que le Remdesivir a fait mieux que les défenses naturelles des patients.

Cette 'info' à prendre avec beaucoup de précautions a pourtant fait bondir le Dow Jones de +750Pts en quelques minutes (+3%) jeudi soir vers 22H30/22H45 (avant le discours de Donald Trump), ce qui a complètement éclipsé l'annonce que l'économie chinoise s'était contractée (de -6,8% au 1er trimestre) pour la première fois depuis 1992, les ventes de détail s'effondrant de -15,8% à l'issue du mois de mars.

Donald Trump pour sa part a renoncé à 'ordonner' une reprise de l'activité aux Etats Unis dès le 1er mai, laissant à chaque gouverneur d'état l'initiative de lever les mesures de confinement en fonction de l'intensité de la pandémie: le redémarrage de l'économie US sera donc plus lent qu'espéré.
Ceci, plus les mauvais chiffres chinois, provoque un nouvel effondrement du pétrole (WTI) de -11% jusque vers 17,35$, un nouveau plancher depuis avril 1999 (21 ans !), avant un petit sursaut vers 18,2$.

Donc, en ce vendredi, nous observons un pétrole qui s'effondre sur la crainte d'un redémarrage lent de la demande (et donc de la croissance) et de l'autre des bourses euphoriques (avec +4% en moyenne) qui anticipent un redémarrage rapide et puissant de la croissance, sur fond de maîtrise imminente du Covid-19.

Les investisseurs ont pris connaissance cet après-midi des indicateurs avancés du Conference Board aux États-Unis : ils reculent de -6,7%, ce qui constitue un record absolu, les 10 secteurs sous revue sont tous en contraction marquée, la jauge de l'emploi faisant apparaître une envolée de plus de 20 millions de chômeurs.

En France, les immatriculations du mois de mars sont en chute libre, avec -64,7% pour Renault et -68,1% pour Peugeot.
En Europe, les immatriculation dévissent de -54,8% 'seulement', l'Allemagne n'appliquant qu'un confinement partiel.

En attendant, dans l'actualité des valeurs, le secteur aéronautique s'envole avec +7,5% sur Safran et +5% sur Airbus (Boeing affiche +10% sur le 'Dow').
Le groupe L'Oréal (+2%) a fait état hier soir d'un chiffre d'affaires, pour le premier trimestre 2020, de 7,22 milliards d'euros, en baisse de -4,8% à données comparables (-5% à taux de change constants). Les performances du géant du luxe sont bien sûr impactées par l'épidémie de coronavirus, alors que des milliards d'habitants ont été priés de se confiner à leurs domiciles.

LVMH (+4,8%) a annoncé hier avoir réalisé des ventes de 10,6 milliards d'euros au premier trimestre 2020, en baisse de 15 %. A périmètre et devises comparables, les ventes sont en baisse de 17 % par rapport à la même période de 2019.

Orange (+3%) annonce ce jour que son conseil d'administration, tenant compte des incertitudes générées par la crise sanitaire, propose de réduire le dividende 2019 de 0,70 euro à 0,50 euro par action, ce qui se traduirait par un solde à verser de 0,20 euro le 4 juin.

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