Après avoir lâché près de 5% dans la matinée et être tombée à 5.756 pts, la bourse de Paris a inversé la vapeur en milieu d'après-midi, culminant jusqu'à +0,7% et 6.115 pts. L'indice parisien est néanmoins reparti à la baisse et clôt finalement la séance du jour sur une perte de 1,31%, à 5.982 pts.

Alors que le spectre d'une débâcle de l'indice planait au cours de la matinée, l'annonce de négociations à venir entre Russie et Ukraine a rassuré les marchés. La Turquie devrait ainsi abriter une rencontre entre émissaires ce samedi, ce qui pourrait potentiellement enclencher une désescalade des sanctions et contre-sanctions qui tétanisent les marchés depuis plusieurs jours.

Dans ce contexte, les principaux indices européens ont largement atténué leur recul par rapport à la matinée. Ce soir l'E-Stoxx lâche 0,95% derrière Londres (-0,2%) et devant Francfort (-2%).

A Wall Street, les indices sont aussi en repli avec le S&P500 à -1,3%, le Nasdaq à -1,5% et le Dow Jones à -1,7%.

Les troupes russes ont poursuivi ce week-end leur progression sur tous les fronts mais font toujours face à une 'vive résistance de la population ukrainienne' selon les médias : à part la prise de Kiev et d'Odessa, pratiquement tous les objectifs stratégiques semblent cependant atteints pour Vladimir Poutine.

Afin de lui faire payer ce succès le plus cher possible, les Etats-Unis et l'Union Européenne envisageraient désormais une interdiction des importations de pétrole russe... mais c'est une arme à double tranchant qui blesse l'économie européenne tandis que les producteurs de pétrole et de gaz de schistes US n'ont jamais gagné autant d'argent: un véritable âge d'or s'ouvre alors que les 'shale oil' -et même le pétrole bitumineux canadien- devient en 2 mois hyper-rentable.

L'anticipation d'un boycott du pétrole russe (25% des importation en Europe, rien ne permet de le remplacer) a entrainé une nette hausse du baril de Brent. Celui-ci s'échange désormais pour 123 $, soit une hausse de 4,6%.

La 'course vers la sécurité' a favorisé l'or, valeur refuge par excellence, mais sans excès: l'once s'est hissé un peu au-delà de 2.000$ avant de refluer vers 1979 $.

Les troubles en Ukraine et l'envolée des prix de l'énergie jettent maintenant une ombre sur les perspectives d'inflation et de croissance, ce qui pénalise mécaniquement les valorisations boursières.

Les analystes de Capital Economics ont annoncé vendredi avoir revu à la baisse leur prévision de croissance pour la zone euro cette année, désormais attendue à 2,8% et non plus à 3,5% comme auparavant.
JP Morgan avait envisagé une division par 2 de la croissance si le pétrole dépassait les 125$ et si l'Allemagne manquait de gaz.

La récente baisse des marchés d'actions a cependant créé quelques signaux d'achat et certains stratèges évoquent la possibilité d'un prochain rebond boursier.

'Lors de la crise des missiles de Cuba de 1962 (...), les marchés d'actions américains avaient chuté de 22% en l'espace de trois mois, avant de retrouver leurs sommets en 12 mois', rappelle-t-on chez Raymond James.

L'Euro a subi un nouveau trou d'air de -1% vers 1,0810$ avant de se reprendre à 1,0863 (-0,65%).
Nos OAT sont à présent en nette baisse, le rendement se tend +6,5Pts à 0,47% contre 0,415% vendredi; les T-Bonds US affichent +3Pts à 1,753%.

Dans l'actualité des valeurs françaises, plusieurs titres ont déjà rebondi de plus de 10% en intraday, à l'image d'Alstom, d'AXA, de Stellantis.

Certains ont plus de mal à se redresser, comme Engie (-5,9%) a mis en garde lundi contre de nouvelles perturbations sur le marché européen du gaz, déjà fortement impacté par le conflit en Ukraine, qui a entraîné une volatilité sans précédent et une flambée des prix.
Le groupe énergétique, qui rappelle que le gaz russe représente actuellement 40% des approvisionnements européens, expliquer redouter de futures perturbations au cas où les sanctions européennes devaient englober le gaz russe.

En revanche, Crédit Agricole (-2,3%) a mis en avant lundi des expositions 'limitées' en Ukraine et en Russie, où le groupe est présent par l'entremise de deux filiales. La banque indique que les expositions totales ('onshore' et 'offshore') de l'entité Crédit Agricole S.A. dans ces deux pays représentaient environ 0,6% de ses engagements commerciaux totaux à la fin 2021.

De son côté, Thalès poursuit son ascension et gagne plus de 6% aujourd'hui portant son gain hebdomadaire à 13%, soit un gain de 55% depuis le 1er janvier. La valeur profite en effet de plusieurs analyses favorables.

Enfin, Carrefour a fait part dimanche matin d'un nouvel accord de franchise pour renforcer sa présence à l'international, un accord conclu en Israël avec Electra Consumer Products et sa filiale acquise en 2021 Yenot Bitan.



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