La Bourse de Paris devrait évoluer sans tendance claire jeudi matin en attendant la parution de nouveaux chiffres de l'inflation en zone euro susceptibles d'influencer les prochaines décisions de la BCE.

Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison mars - recule de 20 points à 7222 points, laissant entrevoir une note de prudence à l'ouverture.

Après un début d'année en trombe, les marchés d'actions mondiaux marquent un coup d'arrêt depuis quelques semaines, pénalisés par les craintes sur l'inflation et la perspective d'une accélération des hausses de taux.

Bien qu'il ait passé la majeure partie de la journée en territoire positif, le CAC était entré en zone de contraction au cours de la dernière heure de cotation hier, achevant la séance sur un repli de 0,5% à 7234 points.

Wall Street a également entamé le mois de mars sur une note globalement négative, suite à la publication d'indicateurs ayant montré une contraction du secteur manufacturier aux Etats-Unis, mais aussi une tendance à l'accélération des prix.

Dans ce contexte d'incertitude, le temps fort de la séance sera incontestablement la publication, à 11h00, de la première estimation de l'inflation en zone euro pour le mois de février.

Les investisseurs espèrent que l'indice des prix à la consommation se sera stabilisé, voire légèrement tassé, le mois dernier dans la région mais les dernières statistiques en provenance de France et d'Allemagne laissent penser le contraire.

'Au vu de la résistance plus soutenue que prévu de l'activité économique et du marché de l'emploi, le scénario d'une inflation de base 'persistante' pourrait bien demeurer un gros souci pour la BCE et les marchés commencent à intégrer de nouvelles hausses de taux', prévient Danske Bank.

La Banque centrale européenne doit par ailleurs publier dans la journée les 'minutes' de sa réunion du 2 février, qui s'était soldée par un relèvement de 50 points de base de ses principaux taux d'intérêt.

L'institution de Francfort avait alors confirmé prévoir une nouvelle hausse de taux de 50 points de base pour le mois de mars, invoquant notamment la persistance de la hausse des prix alimentaires et l'effet des revalorisations salariales.

'C'est dire combien les 'faucons' ont la situation bien en main', résument les équipes d'Oddo BHF.

Conséquence immédiate de cette posture peu accommodante, les marchés obligataires poursuivent leur dégradation amorcée début février.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans, véritable référence du loyer de l'argent sur le Vieux Contient, a bondi hier en direction de 2,72%, tandis que les OAT françaises ont établi un nouveau plafond de 12 ans à 3,20%.

Outre-Atlantique, les rendements des bons du Trésor américain repartent également à la hausse, les déclarations de certains membres de la Fed ayant relancé le débat sur la nécessité de nouvelles hausses de taux de 50 points de base.

Le rendement des Treasuries à 10 ans, très suivi à New York, se tend encore pour désormais flirter avec le cap symbolique de 4%, un seuil qui n'avait plus été franchi depuis novembre dernier.

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