BRUXELLES - Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, a fustigé à l'ouverture de son procès à Bruxelles une justice qui traite selon lui les musulmans "de la pire des manières".

Vêtu d'une chemise et veste claire, la barbe longue et les cheveux gominés à l'épaule, le prévenu, jugé pour une autre affaire, a d'abord déclaré à la juge du tribunal correctionnel de Bruxelles, Marie-France Keutgen : "Je ne souhaite pas répondre aux questions."

Mais, loin de se murer dans le silence, il a ensuite longuement expliqué ce refus, se montrant décontracté, souriant parfois et plaisantant avec son avocat.

"On m'a demandé de venir, je suis venu, il y a un procès et je suis l'acteur de ce procès", a-t-il dit dans un phrasé fluide mais assez nerveux, estimant que "mon silence ne fait pas de moi un criminel ni un coupable."

"Ce que je constate, c'est que les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières, sont jugés impitoyablement", a-t-il poursuivi. "Il n'y a pas de présomption d'innocence."

Cette stratégie de défense a ulcéré les parties civiles.

"On a espéré un moment qu'il puisse changer sa stratégie et puis, en fait, non seulement il déclare se retirer dans son silence mais il fait des déclarations qui sont très clairement une forme de provocation en déclarant qu'il ne croit que son Dieu et que seul son Dieu", a dit Philippe Duperron, président de l'association de familles des victimes des attentats de Paris "13onze15".

Les enquêteurs soupçonnent Salah Abdeslam d'avoir été lié à la cellule qui a mené les attentats-suicide à la bombe du 22 mars 2016 qui ont fait 32 morts à l'aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek, quatre jours après son arrestation.

Arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek, une commune de Bruxelles, après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam comparaît pour tentative de meurtre dans un contexte terroriste et possession illégale d'armes à feu lors d'une fusillade à Forest aux alentours de Bruxelles trois jours plus tôt.

Le procès est prévu pour durer quatre jours, avec une pause mercredi.

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LONDRES - Le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré que le temps était venu pour le Royaume-Uni de faire un choix sur le type de relation souhaité avec Bruxelles une fois le pays sorti de l'UE.

La Grande-Bretagne exclut de rester dans une forme quelconque d'union douanière avec l'Union européenne après le Brexit, mais le type de relation qu'elle aura avec l'UE, principale puissance commerciale mondiale, après le Brexit divise les conservateurs de la Première ministre Theresa May.

Michel Barnier, qui s'exprimait après des discussions à Downing Street avec Theresa May et avec le secrétaire britannique chargé du Brexit, David Davis, a appelé sans détour le Royaume-Uni à clarifier sa position sur ce qui se passerait après le Brexit, prévu pour le 29 mars 2019.

"La seule chose que je puisse dire est : sans une union douanière et en dehors du marché unique, des barrières au commerce des biens et services sont inévitables", a déclaré Barnier. "Le temps est venu de faire un choix."

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BERLIN - Les conservateurs allemands d'Angela Merkel (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), ont trouvé un accord sur l'Europe, dans le cadre de leurs négociations en vue de former un nouveau gouvernement de "grande coalition", a annoncé le président du SPD Martin Schulz.

"Aujourd'hui nous avons achevé les consultations sur l'Europe", a dit l'ancien président du Parlement européen. "Plus d'investissement, un budget d'investissement pour la zone euro et la fin de l'austérité forcée", a-t-il ajouté.

Plus de quatre mois après les élections législatives, la première puissance économique européenne est toujours sans nouveau gouvernement.

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CITE DU VATICAN - Recep Tayyip Erdogan, premier président turc à se rendre au Vatican depuis 1959, a été reçu par le pape François pour des entretiens sur la question de Jérusalem.

Des manifestations hostiles au dirigeant turc, accusé de bafouer les droits de l'homme, étaient attendues, et 3.500 policiers avaient été mobilisés. Les rues menant au Vatican ont été bouclées et le convoi d'Erdogan est arrivé sur une place Saint-Pierre désertée.

Une petite manifestation autorisée en faveur des Kurdes a réuni quelque 150 personnes à quelques centaines de mètres du Vatican, dans les jardins du château Saint-Ange.

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PARIS - Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé aujourd'hui son intention de confier aux sociétés de sécurité privées des missions exercées par la police et la gendarmerie, et annoncé la nomination d'une mission parlementaire qui devra faire des propositions en ce sens d'ici la fin du printemps.

Les députés La République en marche Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RAID, et Alice Thourot, avocate, devront notamment réfléchir à une redéfinition de la répartition des tâches entre les 250.000 policiers et gendarmes, les 21.000 policiers municipaux et les 160.000 agents de sécurité privés.

Forces publiques et entreprises privées coopèrent déjà, notamment, dans la mise en place des périmètres de sécurité prévus par la nouvelle loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.

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PARIS - Les défaites des candidats de La République en marche et du MoDem aux législatives partielles de dimanche sonnent moins comme une sanction que comme une alerte pour la majorité, qui a touché du doigt la nécessité de mieux s'implanter localement en vue des échéances futures.

Dès la proclamation des résultats dans le Val-d'Oise et le Territoire de Belfort, Les Républicains (LR) ont fait le diagnostic d'un "désaveu" adressé à Emmanuel Macron et Edouard Philippe, selon l'expression employée dimanche par le président du parti, Laurent Wauquiez, dans un communiqué.

Sur le plan comptable, les législatives de dimanche ne modifient en rien les équilibres à l'Assemblée nationale puisque la majorité ne perd qu'un membre - dans le Val-d'Oise - sur un bataillon de plus de 300 députés.

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PARIS - Les Français sont largement favorables à une réforme de leurs institutions que l'exécutif entend mettre en oeuvre cette année, selon un sondage Harris Interactive pour LCP-Assemblée nationale publié lundi.

Plus de neuf sondés sur dix approuvent l'idée de réduire d'un tiers le nombre de députés et de sénateurs (92%) et de limiter à trois au maximum le nombre de mandats consécutifs des parlementaires (93%).

Pour 91% des sondés, baisser le nombre de députés et de sénateurs permettrait de "réduire les dépenses publiques".

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PARIS - Le prix du paquet de 20 cigarettes augmentera de près d'un euro en moyenne jeudi 1er mars, annoncent le ministère de la Santé et les Douanes dans un communiqué commun.

Cette hausse, annoncée fin septembre par la ministre de la Santé Agnès Buzyn constitue la deuxième étape - après un premier relèvement des prix en novembre - de l'augmentation de la fiscalité sur le tabac prévue par le gouvernement pour aboutir à un paquet à dix euros en novembre 2020 dans le cadre de sa politique de lutte contre le tabagisme.

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AJACCIO - Emmanuel Macron sera confronté mardi et mercredi aux revendications nationalistes en Corse, trois jours après une manifestation organisée par les nouveaux dirigeants de la collectivité pour la reconnaissance de la spécificité de l'île.

Le chef de l'Etat inaugurera d'abord à Ajaccio la place Claude-Erignac, en mémoire au préfet de Corse assassiné il y a 20 ans par un commando nationaliste, avant, notamment, de rencontrer les vainqueurs des élections locales.

Gilles Simeoni, le chef de l'exécutif local, a décidé de participer à une commémoration qui "revêt cette année une portée sans précédent", a-t-il dit lundi dans un communiqué.