PARIS, 9 mars (Reuters) - Le niveau de l'euro est élevé et doit être surveillé mais il ne doit pas être le bouc émissaire des problèmes de compétitivité de la France, a déclaré dimanche le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici.

"L'euro est à un niveau élevé", proche de 1,39 dollar, a-t-il dit sur BFM TV. "C'est un niveau dont il faut s'occuper et se préoccuper", ce qui est fait au niveau du G7 et dans les relations avec la Banque centrale européenne.

"En même temps, je voudrais relativiser cela. Un : nous avons déjà connu des niveaux où l'euro était plus élevé. Deux : il ne faudrait pas que nous fassions de la monnaie le bouc émissaire. Ce qu'il faut restaurer d'abord, c'est la situation de nos entreprises, c'est la compétitivité", a-t-il ajouté.

"Ne faisons pas du niveau de l'euro un bouc émissaire ou même un prétexte pour ne pas réformer et l'Europe et la France."

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, plaide depuis longtemps pour une politique plus agressive des Européens et de la BCE pour faire baisser l'euro, afin d'aider les entreprises françaises à exporter davantage.

La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a quant à elle déclaré vendredi devant le European American Press Club que le niveau de l'euro "ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt, c'est un peu facile". "Le vrai problème, c'est qu'on a un problème de compétitivité, coûts et hors coûts." (Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)