PARIS, 1er décembre (Reuters) - Les "Gilets jaunes" appellent à un nouveau rassemblement à Paris samedi, une mobilisation qui sera sous haute surveillance policière pour éviter les débordements de la semaine dernière sur les Champs-Elysées.

Quelques figures du mouvement né de la colère contre la hausse du prix du carburant dont les revendications se sont élargies au pouvoir d'achat ont appelé à manifester le 1er décembre sur les Champs-Elysées pour faire reculer l'exécutif après des annonces jugées insatisfaisantes.

Le ministère de l'Intérieur a prévu de fermer l'avenue à la circulation et d'autoriser l'accès aux piétons après un contrôle d'identité et une fouille des sacs, dans le but d'éviter la répétition des violences de samedi dernier.

Les débordements ont causé plus d'un million d'euros de dégâts sur la chaussée ou l'éclairage public, selon la Ville de Paris qui appelle à manifester calmement. Certaines vitrines de commerce avaient été fracassées et des terrasses vandalisées. La journée s'était soldée par 150 interpellations dont 62 à Paris.

Entre 8.000 et 10.000 policiers sont mobilisés pour faire face au mouvement des "Gilets jaunes" sur le territoire, dont 5.000 à Paris, selon le secrétaire général d’Alternative police Denis Jacob.

Il a été demandé aux cafés de fermer les terrasses, selon l'Unsa Police. Certains commerces ont barricadé leurs vitrines. La Ville de Paris avait reçu pour consigne de retirer tout ce qui pouvait servir de barricade.

Un périmètre d'exclusion interdisant rassemblements et manifestations a été instauré par le préfet de Police de Paris pour "garantir la protection des institutions", notamment autour de l'Assemblée nationale et de l'Elysée.

La CGT a appelé en parallèle à manifester à l'occasion de la "marche des chômeurs" pour dénoncer la hausse de la précarité, réclamer une baisse des taxes et une augmentation du SMIC, tout en souhaitant que les "Gilets jaunes" se greffent au mouvement. Le cortège doit partir à 14h00 de la place de la République.

La mobilisation fléchit depuis le 17 novembre, date de la première journée de manifestations lors de laquelle près de 300.000 personnes ont bloqué les routes. Elles étaient un peu plus de 100.000 le 24 novembre dont 8.000 à Paris.

Mais, les rencontres entre le Premier ministre et des représentants du mouvement vendredi n'ont pas été concluantes, laissant présager un regain de colère.

Seuls deux "Gilets jaunes" sur les huit invités ont accepté de venir à Matignon. L'un d'entre eux a coupé court à l'entretien après le refus que cette discussion soit retransmise en direct à la télévision. (Caroline Pailliez)