BERLIN, 13 avril (Reuters) - L'annulation du déplacement en Ukraine du président allemand Frank-Walter Steinmeier, après des informations selon lesquelles les autorités du pays n'auraient pas souhaité le recevoir, est "irritante", a déclaré mercredi le chancelier Olaf Scholz.

Alors que des médias ont rapporté qu'il s'était personnellement opposé à cette visite, le président ukrainien Volodimir Zelensky a dit ne pas avoir été officiellement approché par Berlin pour la venue de Frank-Walter Steinmeier.

"Nous n'avons pas été officiellement approchés par le président allemand ou ses services pour cette visite", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une rencontre avec le président polonais et des dirigeants de pays baltes.

S'exprimant à la radio publique RBB, Olaf Scholz a déclaré plus tôt dans la journée que "le président aurait aimé se rendre en Ukraine et aurait rendu visite au président (ukrainien)".

"Il aurait été bon de le recevoir. Je ne veux pas faire d'autre commentaire. C'est un peu irritant, pour être poli", a ajouté le chancelier allemand.

Longtemps partisan d'un rapprochement entre l'Occident et la Russie, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a annulé mardi sa visite à Kyiv après avoir annoncé que son déplacement en Ukraine, cible d'une offensive militaire russe depuis le 24 février, n'était pas souhaité.

Frank-Walter Steinmeier devait se rendre dans la capitale ukrainienne avec ses homologues polonais et des pays baltes pour "pour envoyer un signal fort de solidarité européenne avec l'Ukraine (...) (mais que) cela n'a pas été souhaité par Kyiv", a déclaré mardi le chef de l'Etat allemand.

Le tabloïd allemand Bild a rapporté mardi que Volodimir Zelensky en personne avait refusé la venue de son homologue allemand en raison des relations étroites que celui-ci a entretenues avec la Russie par le passé et du soutien apporté pendant des années au projet de gazoduc Nord Stream 2 qui devait relier la Russie à l'Allemagne.

Interrogé sur un éventuel déplacement de sa part à Kyiv, Olaf Scholz a indiqué qu'il avait davantage de contacts avec Volodimir Zelensky que presque tous les autres hommes politiques occidentaux. (Reportage Thomas Escritt à Berlin, avec Alessandra Prentice, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey, Jean Terzian et Matthieu Protard)