Le gouvernement russe a demandé lundi au géant gazier Gazprom de ne pas verser de dividendes avant 2023, selon un décret publié sur son site web, après que l'entreprise a annoncé sa première perte annuelle depuis 1999.

Les actions de Gazprom ont chuté de plus de 5,5 % à Moscou pour atteindre leur niveau le plus bas depuis le 10 octobre 2022, peu après que ses exportations ont été endommagées par de mystérieuses explosions qui ont rompu trois des quatre gazoducs sous-marins Nord Stream vers l'Allemagne.

La société basée à Saint-Pétersbourg a subi une perte de quelque 7 milliards de dollars pour 2023 en raison de la chute des ventes de gaz à l'Europe dans le contexte des graves retombées politiques du conflit en Ukraine.

L'Europe était le plus grand marché de Gazprom jusqu'en 2022, lorsque le conflit entre la Russie et l'Ukraine a entraîné une baisse des livraisons de gaz de Gazprom.

Selon les données de Gazprom et les calculs de Reuters, la Russie a fourni un total d'environ 63,8 milliards de mètres cubes (Gm3) de gaz à l'Europe par différentes voies en 2022. Le volume a encore diminué, de 55,6 %, pour atteindre 28,3 milliards de m3 l'année dernière.

Ce chiffre est à comparer au pic de 200,8 milliards de m3 que Gazprom a pompé en 2018 vers l'UE et d'autres pays, comme la Turquie. (Rédaction : Felix Light et Vladimir Soldatkin ; Rédaction : Leslie Adler)