Paris (awp/afp) - Decathlon a maintenu en 2023 ventes et bénéfice net au niveau de l'année précédente, à respectivement 15,6 milliards d'euros et 931 millions d'euros, et veut pousser la croissance de son offre de réparation et location de produits.

L'entreprise explique que ses revenus ont augmenté de 4,4% "à taux de change constant", mais que les effets de change ainsi que "l'impact de la cessation des activités commerciales" en Russie aboutissent à une hausse des revenus limitée à 1,15%. Le bénéfice net, lui, ne croit que de 0,9% par rapport à 2022.

En France, le distributeur a réalisé un chiffre d'affaires de 4,75 milliards d'euros dans un peu plus de 300 magasins.

Le directeur général France, Bastien Grandgeorge, a évoqué jeudi lors d'un point presse en banlieue parisienne une "première partie d'année 2023 très satisfaisante en terme de trafic" en magasin et d'achats, "mais en deuxième partie d'année on a bien vu les arbitrages, avec un tassement des quantités achetées par client".

Cette dernière tendance est toutefois, selon lui, "en train de s'inverser ces dernières semaines".

L'inflation élevée en 2023, notamment des prix des denrées alimentaires, a pesé sur les résultats de nombreuses enseignes vendant des biens dits "discrétionnaires", c'est-à-dire jugés moins prioritaires ou indispensables par de nombreux consommateurs.

Dit autrement, une fois les sommes déboursées pour se nourrir, les consommateurs avaient moins de revenus disponibles pour acheter des articles de sport.

Le groupe créé en 1976 à Englos (Nord) a par ailleurs annoncé avoir maintenu la part de ses ventes réalisées en ligne au-dessus des 17%, comme en 2022, alors qu'elles ne pesaient que 8% en 2019.

"Circonstances inédites"

"En 2023, les entreprises dans le monde entier ont opéré dans des circonstances inédites. Chez Decathlon, nous avons fait le choix de nous servir de ce moment pour agir et pour nous transformer", a exposé Barbara Martin Coppola, directrice générale de Decathlon, dans un communiqué.

Le groupe, qui emploie 101.000 salariés et compte 1.750 magasins dans plus de 70 pays, a annoncé mi-mars une réduction significative de son portefeuille de marques, un changement de logo avec la volonté de se positionner non plus seulement comme une chaîne de magasins, mais comme une "marque de sport".

Decathlon, qui précise avoir vendu 1,19 milliard de produits dans le monde en 2023, promet en outre de réduire ses émissions carbone directes et indirectes (scopes 1, 2 et 3) de 20% à horizon 2026, de 42% à horizon 2030 par rapport à 2021, et zéro émission net "d'ici 2050", notamment via le développement du réemploi des produits.

Barbara Martin Coppola s'est dite "particulièrement fière de la réduction significative" des émissions de CO2, de l'ordre de 10% par rapport à 2022, "tout en maintenant la croissance (des) revenus" du groupe qu'elle dirige depuis début 2022.

De son côté Bastien Grandgeorge a indiqué que la réparation, la location et les produits dits "seconde vie" représentaient déjà 3,8% des ventes du groupe en France, soit plus de 180 millions d'euros.

Cette activité a cru de 21% par rapport à l'année précédente, et représente pour le groupe "un levier de croissance considérable", a-t-il expliqué.

Il a en outre précisé que 2,3 millions de produits ont été réparés en 2023 en France, notamment des vélos mais aussi des machines de "fitness", les produits gonflables comme des kayak ou des planches, ou encore les sacs à dos ou les tentes ayant besoin d'un peu de couture et les raquettes à recorder.

L'objectif de Decathlon est de réaliser à horizon 2026 10% de son chiffre d'affaires en France via cette offre dite de "circularité".

afp/rp