par Glenn Sommerville et Zhou Xin

Les deux pays ont ouvert deux journées de discussions dans le cadre du "Dialogue économique stratégique".

Le vice-Premier ministre chinois Wang Qishan a affirmé à cette occasion que la Chine avait assumé sa part de responsabilité en recherchant une forte croissance.

Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson, qui quittera bientôt ses fonctions, a salué de son côté l'attitude responsable adoptée par Pékin pour tenter de relancer une économie mondiale chancelante.

Des responsables américains ont par la suite indiqué que les Chinois s'étaient montrés rassurants sur leur détermination à poursuivre la réforme de leur système monétaire. Washington réclame une plus grande flexibilité du yuan afin que la devise chinoise s'apprécie, un élément jugé essentiel pour réduire les gigantesques excédents commerciaux chinois.

"Il y a des progrès. Les Chinois nous ont assuré qu'ils restaient déterminés à faire la réforme", a déclaré un responsable américain. "Je fais référence à une appréciation progressive", a-t-il ajouté.

Le vice-Premier ministre chinois a réaffirmé que la Chine considérait que la meilleure façon pour elle d'aider à la résolution de la crise était de maintenir une croissance rapide.

"La priorité est (...) de restaurer la confiance des investisseurs aussi vite que possible, d'empêcher la crise financière de s'aggraver et d'éviter une récession économique mondiale", a-t-il dit.

Il a ajouté que Pékin soutenait les initiatives prises par les Etats-Unis pour stabiliser les marchés financiers et ajouté que la Chine tentait de faire la même chose. Il a toutefois appelé Washington à tenir compte en échange des demandes chinoises.

"J'espère que les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour stabiliser leur économie et les marchés financiers aussi vite que possible et pour garantir la sécurité des investissements et des intérêts chinois aux Etats-Unis", a déclaré Wang.

RÉSULTATS CONCRETS

Pour Stephen Green, directeur d'un département de recherche sur la Chine à la Standard Chartered Bank de Shanghai, il est difficile de savoir comment interpréter les déclarations du vice-Premier ministre.

Il souligne toutefois qu'elles interviennent dans le contexte d'une baisse du yuan orchestrée par la banque centrale et au lendemain des préoccupations exprimées par le directeur d'un fonds souverain chinois concernant les changements fréquents de la réglementation américaine, qui l'empêchent, à ses yeux, d'investir dans des firmes américaines.

Certains s'interrogent depuis longtemps en Chine sur la politique monétaire et des changes américaine, sur les pressions exercées par Washington en faveur d'une baisse du yuan et sur l'intérêt ou non pour Pékin d'accroître la part des emprunts américains qu'elle détient.

Pékin détient plus de 60% de ses 2.000 milliards de dollars de réserves en billets verts dont une large partie en effets du Trésor américain et des organismes de refinancement de crédits immobiliers Freddie Mac et Fannie Mae.

En dépit de leurs inquiétudes sur la situation financière des deux établissements qui ont dû être repris en main par les autorités fédérales, de hauts responsables chinois ont affirmé qu'il était dans l'intérêt de la Chine de continuer à investir dans des titres d'Etat américains.

Paulson a souligné que la crise financière, qui a débuté aux Etats-Unis avec la crise des "subprime", était devenue un phénomène mondial qui nécessitait une réponse mondiale.

"La coopération et la coordination internationales ont été fortes et nous apprécions l'attitude responsable adoptée par la Chine pendant la crise", a-t-il dit.

Le responsable américain a précisé qu'il espérait parvenir au travers des deux jours de discussions à des accords concrets dans cinq domaines en particulier: la production d'électricité, les transports, l'eau potable, la qualité de l'air, la protection des marais et des espaces naturels.

Avec Eadie Chen et Langi Chiang, version française Gwénaelle Barzic