Pékin (awp/afp) - Les réserves chinoises de devises ont de nouveau gonflé en juillet, s'affichant en hausse pour le sixième mois consécutif, à la faveur d'un renchérissement du yuan et d'une croissance économique stabilisée.

Les colossales réserves de change de la Chine, les plus importantes du monde, ont augmenté de 23,9 milliards de dollars le mois dernier pour se hisser fin juillet à 3.081 milliards de dollars, a indiqué lundi la banque centrale chinoise (PBOC).

C'est bien mieux qu'attendu par les acteurs de marché, sondés par l'agence Bloomberg.

"Les craintes d'une dépréciation continue du yuan se sont très sensiblement apaisées, tout comme a reculé la pression résultant des fuites de capitaux à l'étranger", décrypte Zhu Qibing, analyste du cabinet BOC International China, cité par Bloomberg.

De fait, la deuxième économie mondiale a vu sa croissance économique se stabiliser au deuxième trimestre et de récents indicateurs témoignent d'un sursaut de l'activité: cette embellie de la conjoncture alimente un prudent regain de confiance sur les perspectives du géant asiatique.

Résultat: la confiance dans le renminbi (autre nom du yuan) a suivi, et les fortunes et entreprises chinoises n'éprouvent plus comme l'an dernier l'irrépressible envie de placer leurs fonds à l'étranger pour se prémunir de violentes fluctuations de changes.

Et le renminbi s'en trouvant stabilisé, la banque centrale n'a pas à puiser des sommes massives dans son bas de laine de devises pour racheter des yuans afin d'enrayer la chute de la monnaie chinoise, ce qu'elle avait abondamment fait en 2015 et 2016.

Autre facteur positif: l'affaiblissement du dollar, qui gonfle d'autant la valeur des actifs en euros et en yens détenus dans les réserves chinoises.

"Même si on tient compte des effets de changes, le chiffre publié lundi suggère que la PBOC s'est largement abstenue d'intervenir sur le marché des changes en juillet, après des ventes de devises avoisinant 6 milliards de dollars en juin", confirme Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics, dans une note transmise à l'AFP.

Après une dégringolade spectaculaire à l'automne 2016, les réserves de devises chinoises étaient tombées en janvier sous le seuil jugé crucial de 3.000 milliards de dollars pour la première fois en six ans, ravivant l'inquiétude sur la politique financière de Pékin.

Les réserves de devises chinoises avaient commencé à rebondir en février, un sursaut qui s'est confirmé et accéléré les mois suivants... à mesure que s'amoindrissaient les fuites de capitaux.

afp/rp