Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a subi un revers préélectoral jeudi lorsque des données ont montré que l'économie était entrée en récession au second semestre 2023, mais son ministre des finances Jeremy Hunt a déclaré que les perspectives pour cette année étaient plus favorables.

Rishi Sunak devrait opter pour des élections en octobre ou novembre, alors que l'inflation devrait être plus faible qu'aujourd'hui et que l'économie devrait renouer avec la croissance, même si celle-ci est lente.

Il y a également de fortes chances que la Banque d'Angleterre commence à réduire ses taux d'intérêt vers le milieu de l'année 2024.

Vous trouverez ci-dessous des graphiques illustrant l'évolution attendue de certains indicateurs clés de l'économie cette année.

L'ÉCONOMIE RENOUERA LENTEMENT AVEC LA CROISSANCE

L'économie britannique stagne depuis environ deux ans, après l'effondrement et la reprise dus au coronavirus.

La BoE prévoit que la production n'augmentera que de 0,25 % en 2024 et de 0,75 % en 2025, ce qui est beaucoup plus faible que la croissance annuelle d'environ 3 % enregistrée au cours de la décennie qui a précédé la crise financière de 2007-2009, et même inférieur au taux enregistré au cours des années 2010, une période marquée par des réductions des dépenses publiques.

Le ministre des finances, M. Hunt, a déclaré que les prévisions antérieures concernant l'économie britannique s'étaient révélées erronées et que ses plans pour l'économie fonctionnaient.

LA DYNAMIQUE DE CROISSANCE DEVRAIT S'ACCÉLÉRER EN 2024

Sunak et Hunt pourraient trouver un certain réconfort dans les prévisions qui montrent que l'économie devrait s'accélérer à partir de 2024.

Les analystes interrogés par Reuters le mois dernier s'attendaient à une croissance de 0,1 % aux premier et deuxième trimestres de l'année, puis de 0,2 % aux troisième et quatrième trimestres, lorsque les élections auront probablement lieu.

Cela resterait bien inférieur à la croissance trimestrielle moyenne d'environ 0,5 % enregistrée au cours des cinq années précédant la pandémie de coronavirus.

On s'attend à ce que M. Hunt annonce de nouvelles réductions d'impôts dans son budget du 6 mars, ce qui pourrait accélérer la croissance.

L'INFLATION DEVRAIT RETOMBER À 2 %.

L'inflation a atteint 11,1 % en octobre 2022, son niveau le plus élevé depuis 41 ans, contribuant ainsi à l'assèchement des finances des ménages. Après une lente dérive au début, elle a chuté plus fortement ces derniers mois et devrait bientôt atteindre l'objectif de la BoE, même si elle devrait repartir à la hausse plus tard dans l'année.

Les salaires augmentant plus rapidement que l'inflation - ils ont augmenté d'environ 6 % en termes annuels à la fin de l'année dernière - la pression sur les revenus va s'atténuer quelque peu. Les mesures de la confiance des consommateurs se sont améliorées ces derniers mois.

Mais il faudra attendre 2027 pour que les ménages les plus pauvres retrouvent leur pouvoir d'achat d'avant la pandémie, selon l'Institut national de recherche économique et sociale, un groupe de réflexion.

LE CHÔMAGE VA AUGMENTER, MAIS MOINS QU'ON NE LE CRAINT

Le chômage devrait augmenter au fur et à mesure que l'année 2024 avance, car l'impact de la forte série de hausses des taux d'intérêt de la BoE entre décembre 2021 et août de l'année dernière se fait sentir sur les entreprises.

Toutefois, la BoE a revu à la baisse ce mois-ci ses prévisions concernant le taux de chômage pour la fin de l'année 2024, à 4,6 % contre une estimation précédente de 4,9 %, en adaptant ses projections à la forte baisse de l'inflation attendue dans les mois à venir.

À 4,6 %, le taux de chômage serait beaucoup plus bas qu'il ne l'a été par le passé. En 2011, alors que la Grande-Bretagne se remettait à peine de la crise financière mondiale, le taux de chômage s'élevait en moyenne à 8,1 %.

UN LÉGER SOULAGEMENT POUR LE NIVEAU DE VIE

Sunak et Hunt ont annoncé une réduction d'impôts pour les travailleurs en novembre dernier, ainsi qu'une réduction des cotisations de sécurité sociale à partir de janvier. Les ménages à faibles revenus bénéficieront d'un nouveau coup de pouce en avril, lorsque le salaire minimum augmentera de près de 10 %.

Toutefois, le revenu disponible réel des ménages est en passe de connaître la seule baisse d'une élection à l'autre depuis la Seconde Guerre mondiale, selon le groupe de réflexion Resolution Foundation. Les dernières élections générales ont eu lieu en décembre 2019.

Le gouvernement affirme qu'une grande partie de cette douleur est due à ses tentatives de remboursement des coûts énormes liés au soutien de l'économie et des ménages pendant la pandémie et la flambée des prix de l'énergie en 2022.

ENCORE DES CADEAUX ?

Sunak et Hunt ont clairement indiqué qu'ils souhaitaient réduire à nouveau les impôts des ménages et des entreprises, et ils sont en train de faire les comptes avant la présentation du budget annuel, le 6 mars.

Le Financial Times a rapporté mercredi que M. Hunt envisageait de réduire de plusieurs milliards de livres les plans de dépenses publiques déjà très serrés pour financer des réductions d'impôts dans son budget, si les finances publiques s'avéraient trop serrées pour qu'il en soit autrement.

La Resolution Foundation estime que la marge de manœuvre de 13 milliards de livres (16,3 milliards de dollars) dont disposait M. Hunt pour des réductions d'impôts ou des dépenses supplémentaires après sa mise à jour budgétaire de novembre était inférieure à la moitié de la moyenne de la plupart de ses prédécesseurs depuis 2010.