Londres (awp/afp) - La livre se reprend mercredi après la publication d'une inflation en légère hausse au Royaume-Uni, qui a surpris les investisseurs, et pourrait inciter la Banque d'Angleterre (BoE) à retarder la détente de ses taux.

Vers 10H25 GMT (11H25 HEC), la devise britannique grimpait de 0,40% face au billet vert, à 1,2688 dollar, et se relevait de 0,38% face à la monnaie unique européenne, à 85,72 pence pour un euro.

L'inflation britannique a surpris en décembre en remontant à 4,0% sur en un an, contre 3,9% en novembre, au-dessus des attentes des analystes.

Les chiffres plus élevés que prévu de l'inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) et celle des services en décembre, qui s'élèvent respectivement à 5,1% et 6,4%, devraient également "décourager la BoE de commencer à réduire ses taux plus tôt" qu'au printemps, estiment les analystes de MUFG.

Lors de ses récentes décisions, l'institution monétaire britannique a conservé son taux directeur à 5,25%, un plus haut depuis 2008, afin de ramener l'inflation dans le pays à une cible de 2%.

Désormais, si certains misent toujours sur une première réduction dès mai, "le marché des taux britannique n'intègre pleinement la première baisse de taux de 25 points de base de la BoE qu'à partir de juin", remarquent les analystes de MUFG, ce qui "a contribué au renforcement modeste de la livre sterling ce matin".

En effet, des taux d'intérêt élevés rendent la devise britannique plus rémunératrice, et donc plus attractive pour les investisseurs.

De nombreux analystes estiment que l'inflation pourrait tomber à 2% au Royaume-Uni dès avril, ce qui parachèverait le travail sur les taux de la BoE.

Mais "la possibilité d'un revirement de la tendance de l'inflation en raison de la situation géopolitique" reste un risque non négligeable pour la BoE, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Sur la route commerciale mondiale cruciale de la mer Rouge, les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, attaquent des navires qu'ils soupçonnent d'être liés à Israël. Les Houthis affirment agir en solidarité avec les Palestiniens, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit dans la bande de Gaza.

L'escalade des tensions dans la zone est susceptible de faire grimper le coût du transport maritime, et en conséquence de pousser les prix de l'énergie et l'inflation à la hausse.

afp/al