La Banque populaire de Chine et la Banque nationale du Cambodge ont signé mardi un mémorandum de coopération sur l'établissement d'un accord de compensation du yuan au Cambodge, a déclaré la banque centrale chinoise, renforçant ainsi la coopération économique entre les deux pays.

Depuis 2009, la Chine tente de stimuler le yuan à l'échelle mondiale afin de réduire la dépendance à l'égard du dollar américain dans les règlements commerciaux et d'investissement et de remettre en question le rôle du billet vert en tant que principale monnaie de réserve mondiale.

Au cours des deux dernières années, Pékin a signé des accords de compensation en yuan similaires avec le Brésil, le Kazakhstan, le Laos et le Pakistan.

La Chine a également signé une quarantaine d'accords d'échange de devises, principalement avec des marchés émergents, qui, selon les analystes, fonctionnent comme une ligne de crédit dans laquelle ces pays peuvent puiser. Lundi, la Chine et l'Arabie saoudite ont annoncé la signature d'un accord d'échange de devises locales d'une valeur de 6,93 milliards de dollars.

L'accord de compensation en yuans devrait permettre aux entreprises cambodgiennes d'effectuer plus facilement des transactions financières en yuans avec la Chine.

Le gouverneur de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, et son homologue cambodgien, Chea Serey, ont également discuté de la coopération financière entre les deux pays, selon un communiqué.

Le commerce bilatéral entre la Chine et le Cambodge a atteint 16,3 milliards de dollars en 2022, selon les données COMTRADE des Nations unies.

Les articles en tissu tricoté ou crocheté ont constitué la plus grande exportation chinoise vers le pays d'Asie du Sud-Est l'année dernière, selon COMTRADE, suivis par les équipements électroniques et les machines pour la fabrication de plastiques.

Le Cambodge, qui compte parmi les pays les plus pauvres d'Asie, a été un allié important de la Chine ces dernières années et a été accusé de lui accorder un droit de veto de facto dans le processus décisionnel consensuel du groupe de l'ANASE en Asie du Sud-Est en échange d'un soutien économique.

La Chine et le Cambodge ont conclu un accord de libre-échange en 2020, qui a été scellé en un an seulement et qui a permis aux deux pays de réduire les droits de douane sur les produits agricoles et d'améliorer l'accès au marché dans leurs industries touristiques respectives.

L'accord commercial a apporté au Cambodge un soutien économique dont il avait grand besoin, après que l'Union européenne a appliqué en 2019 des mesures commerciales punitives à son encontre en raison de préoccupations liées aux droits de l'homme.