La Fed a donc opté pour le statu qui attendu sur les taux à l'issue de sa première réunion de l'année, en disant s'appuyer sur la poursuite d'une croissance modérée de l'économie américaine et sur la robustesse du marché du travail.

Très neutre et conforme aux attentes, le communiqué de la Fed ne mentionne pas spécifiquement de risques liés à l'épidémie de coronavirus apparue récemment en Chine, qui a fait naître des craintes d'un ralentissement plus marqué de la deuxième économie mondiale.

Ce risque sanitaire a cependant été mentionné plus tard par Jerome Powell, qui l'a donc qualifié lors de sa conférence de presse de "problème très sérieux" surveillé attentivement par son institution, des propos qui ont légèrement fait reculer le dollar face à un panier de devises de référence.

Les indices de Wall Street, qui n'avaient pas bougé à l'issue du communiqué, ont réduit leurs gains après ces déclarations, le S&P-500 passant même brièvement en territoire négatif.

Le marché obligataire a également réagi, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans accentuant ses pertes pour céder cinq points de base à 1,59%.

L'objectif de taux des fonds fédéraux ("fed funds"), principal instrument de la politique monétaire aux Etats-Unis, reste fixé entre 1,5% et 1,75%, comme attendu par la grande majorité des économistes interrogés par Reuters avant la réunion.

"Les créations d'emploi on été solides (...) et le taux de chômage est demeuré bas", lit-on dans le communiqué du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale, publié à l'issue de deux jours de débats.

PRESQUE PAS DE CHANGEMENT

Le communiqué de la Fed, très proche de celui publié à l'issue de la réunion de décembre, juge le taux actuel des "fed funds" approprié pour soutenir la croissance de l'activité économique.

"Il n'y a pas beaucoup de changement par rapport au dernier communiqué", note Kristina Hooper, stratégiste de marché pour Invesco. "Une différence est la caractérisation de la dépense des ménages, qui passe de forte à modérée. Il faut suivre cela de près parce que la consommation est le vrai moteur de l'économie américaine."

Après avoir baissé ses taux à trois reprises l'an dernier, la Fed avait laissé clairement entendre qu'elle interrompait le cycle d'assouplissement de sa politique et que seul un choc économique "important" pourrait la conduire à modifier de nouveaux les taux.

La Fed n'a pas non plus indiqué son intention de modifier sa politique de racheter chaque mois pour 60 milliards de dollars de bons du Trésor à court terme (Treasury Bills) afin d'assurer la liquidité du marché interbancaire.

Ce programme restera en place au mois jusqu'au mois d'avril inclus, lit-on dans le communiqué.

La banque centrale a relevé par ailleurs de cinq points de base, à 1,60%, l'intérêt qu'elle paye au banques pour leurs réserves excédentaires, un ajustement technique destiné à maintenir le taux des "fed funds" vers le milieu de la fourchette de l'objectif.

La décision de maintenir l'objectif des "fed funds" a été prise à l'unanimité.

(Version française Patrick Vignal, édité par Nicolas Delame)

par Howard Schneider et Lindsay Dunsmuir