(Actualisé avec probabilités de hausse des taux, réactions des marchés, citation)

par Lindsay Dunsmuir et Pete Schroeder

WASHINGTON, 1er août (Reuters) - La Réserve fédérale a observé le statu quo sur les taux d'intérêt mercredi, tout en jugeant que l'économie américaine était solide, tout ceci ne remettant pas en cause l'hypothèse d'une nouvelle hausse des taux en septembre.

L'objectif de la Fed pour le taux des Fed funds reste donc dans une fourchette de 1,75% à 2,00%.

La croissance économique est forte et le marché du travail continue de se renforcer, tandis que l'inflation reste proche de l'objectif de 2% de la banque centrale depuis sa réunion de politique monétaire de juin, au terme de laquelle elle avait relevé les taux d'intérêt.

"Les gains d'emploi ont été solides, en moyenne, ces derniers mois et le taux de chômage est resté bas; les dépenses de consommation et l'investissement des entreprises en actifs immobilisés ont sensiblement augmenté", constate la Fed, au terme d'une réunion de deux jours.

L'institut d'émission projette pour l'heure deux nouvelles hausses des taux d'ici la fin de l'année; les investisseurs avaient exclu qu'elle bouge lors de cette réunion-ci, anticipant un geste en septembre et en décembre.

L'évolution des futures des Fed funds montre que les traders fixent à 91% la probabilité d'une hausse des taux en septembre et à 71% une nouvelle hausse en décembre, selon l'étalon FedWatch, de CME Group.

Les marchés n'ont guère réagi dans la mesure où l'issue de la réunion a été sans surprise: le dollar a un peu monté fave à un panier de devises de référence et les rendements des Treasuries ont peu évolué.

Le président Jerome Powell s'en tient à une politique de remontée progressive des taux d'intérêt afin de ne pas contrecarrer la croissance, qui a été de 4,1% au deuxième trimestre.

"C'est conforme à ce que Powell a dit au Congrès: l'économie va vraiment très bien actuellement", a observé Willie Delwiche, stratège investissements de Baird.

Pour ce qui est de l'inflation, mesurée par l'indice des prix PCE hors prix alimentaires et énergétiques, étalon privilégié de la Fed, elle a progressé à 2,0% au deuxième trimestre.

L'indice du coût de la main d'oeuvre, considéré comme étant l'une des meilleures jauges des capacités productives inexploitées, a inscrit sa hausse annuelle la plus forte depuis 2008 au deuxième trimestre.

La Fed gère sa politique monétaire en toute indépendance mais ça n'a pas empêché le président américain Donald Trump, qui entend doper l'économie grâce à sa réforme fiscale et à une politique de dépenses publiques, de lui reprocher de remonter les taux d'intérêt.

A 4,0%, le taux de chômage est perçu par les responsables de la Fed comme étant en deçà du seuil considéré comme étant durable. Ces mêmes responsables voient la croissance économique ralentir l'an prochain, l'effet des mesures fiscales s'atténuant, et ils sont à l'affût de tout signe d'accélération de l'inflation qui justifierait d'accélérer le rythme du durcissement moéntaire pour prévenir toute surchauffe de l'économie.

Le communiqué de la Fed ne fait aucune mention des orientations protectionnistes de la politique économique de Washington et juge que les risques pour les perspectives économiques sont "globalement équilibrés".

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)