AMSTERDAM/LONDRES, 1er juillet (Reuters) - Le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête dimanche du premier tour des élections législatives en France, devançant le "Nouveau Front populaire" (NFP) et le camp présidentiel dans un scrutin dont l'enjeu politique revêt un caractère inédit dans l'histoire de la Ve République.

Sur les marchés financiers, l'euro n'a que peu réagi dans les échanges en Asie en attendant l'ouverture des marchés en Europe.

PETER GOVES, RESPONSABLE DE LA RECHERCHE SUR LA DETTE SOUVERAINE CHEZ MFR INVESTMENT MANAGEMENT, À LONDRES:

"Un Parlement sans majorité semble rester le scénario de base, en accord avec les attentes du marché".

"Nous nous gardons de tirer des conclusions trop fermes quant à la projection exacte des sièges, car le taux de participation élevé a donné lieu à une éruption de triangulaires".

"Un Parlement sans majorité est loin d'être politiquement idéal, mais n'est pas nécessairement l'issue la plus défavorable pour le marché."

FIONA CINCOTTA, ANALYSTE MARCHÉS CHEZ CITY INDEX, À LONDRES:

"Je pense qu'il s'agit d'un léger 'bon, il n'y a pas eu de surprise', il y a donc eu un sentiment de soulagement".

"L'attention se porte maintenant sur le 7 juillet pour voir si le second tour permet d'obtenir une majorité absolue ou non. Nous avons donc l'impression d'être un peu dans l'incertitude, mais nous sommes soulagés que la situation n'ait pas été pire."

MICHAEL BROWN, STRATÈGE CHEZ PEPPERSTONE, À LONDRES:

"Le résultat n'est pas aussi mauvais que le marché ne l'attendait"

"Le marché peut en tirer un certain réconfort. Mais dans l'ensemble, les risques de baisse qui existaient vendredi à la clôture demeurent".

"La volatilité de l'euro et des actifs français en particulier restera relativement élevée au cours des prochains jours et jusqu'à dimanche prochain."

DAVID MORRISON, ANALYSTE CHEZ TRADE NATION, À LONDRES:

"Tout est ouvert pour l'instant".

"Ce que nous allons observer, c'est un peu d'incertitude sur tous les indices européens et sur l'euro pour la semaine prochaine."

CARSTEN BRZESKI, RESPONSABLE DE LA MACROÉCONOMIE CHEZ ING, À FRANCFORT:

"Je m'attendrais à un nouvel élargissement de l'écart (entre les obligations françaises et allemandes) à partir de demain et nous pourrions même assister à une légère baisse du CAC 40".

"Une victoire du bloc de gauche aurait été un scénario encore pire, même s'il était très improbable au départ." (Compilé par Yoruk Bahceli et Amanda Cooper, version française Augustin Turpin, édité par Blandine Hénault)