Le dollar canadien devrait se renforcer moins que prévu au cours de l'année à venir si la Banque du Canada commence à réduire ses taux d'intérêt avant la Réserve fédérale et si les élections américaines augmentent l'incertitude du commerce mondial, selon un sondage Reuters.

Selon la prévision médiane de 40 analystes de change ayant participé au sondage du 31 mai au 4 juin, le huard sera peu changé à 1,37 pour un dollar américain, ou 73,17 cents américains, dans trois mois, comparativement à 1,36 dans le sondage du mois dernier.

Il devrait ensuite progresser de 2,5 % pour s'établir à 1,33 dans un an, contre 1,32 prévu précédemment.

La banque centrale canadienne réduira ses taux d'intérêt à 4,75 % plus tard mercredi, selon les trois quarts des économistes interrogés dans le cadre d'un sondage Reuters distinct, qui prévoyait trois autres réductions cette année.

Les marchés monétaires s'attendent à un assouplissement de 65 points de base de la part de la Banque du Canada cette année, contre 45 points de base de la part de la Fed.

"Vous êtes tout simplement trop loin des réductions de la Fed à ce stade, alors que la Banque du Canada est plus imminente", a déclaré Benjamin Reitzes, stratège en matière de taux canadiens et de macroéconomie chez BMO Capital Markets.

"Bien qu'une partie de ce différentiel de taux soit intégrée dans les prix, il est probable qu'il aille un peu plus loin, ce qui ne sera pas positif pour le dollar canadien à court terme.

Selon un récent sondage d'analystes, la banque centrale canadienne serait prête à réduire les taux d'intérêt trois fois avant la première décision de la Fed, avant qu'une baisse de la monnaie ne menace les perspectives d'inflation.

Les élections américaines de novembre pourraient constituer un autre facteur défavorable pour le dollar canadien si elles devaient entraîner une augmentation des droits de douane qui réduirait les perspectives du commerce mondial, selon les analystes.

Le Canada est un important producteur de matières premières et envoie environ 75 % de ses exportations aux États-Unis.

"C'est une raison de plus pour être prudent dans vos perspectives", a déclaré M. Reitzes.

(Pour d'autres articles tirés du sondage Reuters de juin sur le marché des changes :)