A défaut d’apporter davantage de détails sur sa politique budgétaire, tant en matière d’investissements que de réformes fiscales, Donald Trump affirme sa position protectionniste, reprenant le slogan « America First » (l’Amérique d’abord) lors de son discours d’investiture, avant de joindre les actes à la parole.

Bien qu’il ait réitéré ses promesses de baisses « massives » d’impôts et de réduction de la réglementation à l’occasion d’une réception de 12 dirigeants d’entreprise à la Maison-Blanche, le milliardaire prévient que d’ « importantes barrières douanières » seront imposées aux sociétés qui délocalisent à l’étranger tandis qu’il n’a pas tardé pour mettre fin à la participation de l’Oncle Sam au traité de libre-échange transpacifique (TPP), lui préférant la négociation d’accords bilatéraux avec chacun des 11 autres pays signataires.

Conclue par Barack Obama dans le but de conserver le contrôle de la zone Asie-Pacifique aux dépens de la Chine, le nouveau président élu avait qualifié cette entente de « viol » durant sa campagne, la suppression des barrières commerciales encourageant les délocalisations.

Dans la foulée, la nouvelle administration a déjà annoncé vouloir renégocier l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), conclu avec le Canada et le Mexique, menaçant d’un retrait similaire de la première puissance mondiale si elle n’obtenait pas de conditions plus équitables pour les travailleurs américains.

En conséquence, le billet marque une pause dans sa marche en avant alors que les attentes des marchés, davantage liées aux mesures de relance promises pendant la campagne, grandissent et exacerbent le risque d’une gigantesque déception.

Graphiquement, l’Euro en profite pour rebondir au contact de sa moyenne mobile à 100 jours, testant du même coup notre résistance à 1.0759 USD. Une nouvelle possibilité de vente s’offre ainsi aux plus offensifs tandis que les plus prudents préfèreront attendre l’émergence de nouveaux catalyseurs.