New York (awp/afp) - Le dollar prenait de la hauteur mercredi, inspiré par les déclarations du président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui a écarté l'hypothèse d'une première baisse du taux directeur dès mars.

Vers 21H25 GMT, le billet vert s'élevait de 0,28% face à la monnaie unique, à 1,0815 dollar pour un euro. Plus tôt, il était descendu jusqu'à 1,0795 dollar, une première depuis un mois et demi.

Le comité de politique monétaire a laissé inchangé son taux directeur mercredi et acté la fin du cycle de resserrement.

Depuis la réunion précédente, mi-décembre, les opérateurs cherchent désormais à deviner quand l'institution va procéder à son premier coup de rabot.

Lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la décision, Jerome Powell a estimé improbable qu'en mars, lors de la prochaine réunion, les banquiers centraux aient suffisamment "confiance" dans la trajectoire de l'économie et de l'inflation pour abaisser les taux.

"Powell a démarré sur un ton accommodant, et puis il est devenu offensif", a réagi Adam Button, de ForexLive. "Le marché attendait une raison de vendre le dollar. Pendant un moment, il l'a vue, et puis elle a disparu."

"Le marché ne l'avait pas vu venir", a confirmé Alex McGrath, de NorthEnd Private Wealth au sujet du commentaire du président de la Fed sur la réunion de mars.

Signe de cette réaction en deux temps, le rendement des emprunts obligataires américains à 2 ans, le plus représentatif des attentes en matière de politique monétaire, est tombé à 4,19%, contre 4,33% la veille, avant de rebondir à 4,29%.

Des mouvements très inhabituels sur une période de temps aussi resserrée.

"La Fed a payé cher pour avoir cru, en 2021 et 2022, que l'inflation élevée était transitoire", a rappelé Bill Adams, de Comerica Bank. "Ils veulent éviter de commettre la même erreur deux fois."

"Une baisse dès mars reste possible, mais en aucun cas certaine", selon l'économiste.

Au terme d'une série de réunions de grandes banques centrales, "il reste vraiment difficile de dire qui va baisser la première", estime Adam Button.

"Tout va dépendre des données" macroéconomiques des prochaines semaines, souligne Bill Adams.

Avant la communication de la Fed, le "greenback", l'un des surnoms du dollar, avait fléchi après la publication d'un chiffre de créations d'emplois jugé décevant.

Selon le cabinet ADP, le secteur privé américain a créé 107.000 postes en janvier, alors que les économistes attendaient 145.000.

"Les mouvements d'aujourd'hui soulignent la sensibilité du marché aux indicateurs économiques et à quel point il raisonne à court terme", fait valoir Adam Button.

        Cours de mercredi Cours de mardi

        21H25 GMT               22H00 GMT

EUR/USD 1,0815                  1,0845

EUR/JPY 158,83                  160,08

EUR/CHF 0,9316                  0,9346

EUR/GBP 0,8526                  0,8540

USD/JPY 146,87                  147,61

USD/CHF 0,8615                  0,8618

GBP/USD 1,2684                  1,2700

afp/rp