Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont terminé en repli lundi, au lendemain des élections européennes et de l'annonce surprise d'élections législatives anticipées en France, tandis que Wall Street restait plutôt stable avant la prochaine réunion de la banque centrale américaine.

Sur le Vieux continent, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 1,35%, cédant bien plus de terrain que ses homologues européennes. La Bourse de Francfort a reculé de 0,34%, Madrid de 0,42%, Milan de 0,34% et Londres de 0,20%. A Zurich, le SMI a cédé 0,95%.

"Plus que les élections européennes dans leur ensemble, qui n'ont pas généré beaucoup de surprises", la dissolution de l'Assemblée nationale en France amène "beaucoup de scénarios possibles et il est difficile d'avoir une lecture claire de la situation", commente Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital.

Le président français Emmanuel Macron a répondu à la victoire historique de l'extrême droite aux européennes dimanche par une dissolution surprise de l'Assemblée nationale.

"Historiquement, les élections ne sont pas toujours de grands facteurs de mouvements de marchés, mais il s'agit de la France, qui est une grande économie et un grand marché à échelle européenne", poursuit Raphaël Thuin.

"Le marché se complaisait à imaginer une stabilité politique française jusqu'aux prochaines présidentielles" et cet événement "signe le retour du risque politique sur les marchés, dans une année marquée par un grand nombre d'élections dans le monde", ajoute le spécialiste.

Ce contexte d'incertitude politique fait émerger des inquiétudes quant au déficit de la France, dans un contexte où le pays a récemment vu sa note de crédit dégradée d'un cran par l'agence de notation S&P.

Il y a le risque d'avoir "un gouvernement susceptible de creuser davantage le déficit et d'affecter ainsi les taux d'intérêt souverains" de la France, précise Raphaël Thuin.

Sur le marché obligataire, vers 16H20 GMT, le taux d'intérêt pour les emprunts français à échéance dix ans montait à 3,22%, au plus haut de l'année, contre 3,10% à la clôture de vendredi.

Il creuse l'écart par rapport à l'équivalent allemand, qui évoluait à 2,67%, contre 2,62% vendredi.

L'euro était aussi lesté par la situation politique européenne et française, perdant 0,41% par rapport au dollar à 1,0757 dollar pour un euro.

De l'autre côté de l'Atlantique, après une ouverture en légère baisse, l'indice Dow Jones était stable (-0,07%) vers 16H20 GMT, le Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 0,39% et le S&P 500 avançait de 0,18%.

Les investisseurs américains sont en position d'attente avant des chiffres d'inflation mercredi, qui seront suivis de la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et du discours du président de l'institution, Jerome Powell.

La majorité des observateurs misent sur un statu quo de la Fed avant peut-être une première baisse des taux directeurs de l'institution en septembre.

Les valeurs françaises délaissées ___

En Europe, les plus grosses chutes des valeurs qui composent l'indice paneuropéen Stoxx 600 sont françaises.

La banque Société Générale a dévissé de 7,46%, BNP Paribas de 4,76% et Crédit Agricole de 3,59%.

Les entreprises plus sensibles aux développements politiques ont aussi accusé le coup.

Le gestionnaire des aéroports parisiens ADP, détenu à plus de 50% par l'Etat français, a par exemple abandonné 4,05%.

Ailleurs en Europe dans le secteur aérien, Deutsche Lufthansa a cédé 1,05% à Francfort.

Du côté du pétrole ___

Les prix du pétrole progressent vers 16H20 GMT: le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait 2,14%, à 81,32 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet montait de 2,14% à 81,32 dollars.

Le bitcoin grappillait 0,35% à 69.926 dollars.

afp/rp