* Réunion à Genève sous l'égide de l'Onu

* Le jour exact et les participants non précisés

* Pour l'UE, c'est la réunion de la dernière chance (Actualisé, gouvernements occidentaux, §§ 12, 13)

TRIPOLI, 10 janvier (Reuters) - Les factions rivales libyennes ont accepté de participer la semaine prochaine à Genève à une nouvelle série de négociations sous l'égide des Nations unies pour tenter de mettre fin à la guerre civile dans un pays en proie au chaos.

La réunion, annoncée après une rencontre du représentant spécial de l'Onu pour la Libye, Bernardino Leon, avec les factions en guerre, aura lieu la semaine prochaine dans les bureaux de l'Onu dans la ville suisse, indique la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul) samedi dans un communiqué.

Le communiqué ne donne pas la date exacte de ces pourparlers ni le nom des participants mais précise que les discussions tourneront autour de la formation d'un gouvernement d'union. Il sera également question de la rédaction d'une nouvelle Constitution et des moyens de mettre fin aux combats.

Depuis le renversement de Mouammar Kadhafi il y a plus de trois ans, la Libye a sombré dans le chaos. Elle a deux gouvernements rivaux et deux Parlements, chacun soutenu par des groupes armés d'anciens combattants rebelles qui ont fait chuter l'ancien "guide".

Le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, seul reconnu par la communauté internationale, a dû se réfugier dans l'est du pays en août dernier, quand les miliciens de l'"Aube libyenne" ont pris le contrôle de Tripoli, la capitale. La Chambre des représentants, le nouveau Parlement élu en juin, a fait de même.

A Tripoli, l'"Aube libyenne" a installé un gouvernement parallèle et rétabli l'ancien Parlement, le Congrès général national (CGN).

DISCUSSIONS INDIRECTES

Abdoulkader Houaili, membre de ce CGN, a précisé samedi que les pourparlers de Genève seraient indirects.

"Les discussions de Genève seront indirectes parce que les deux parties ne se reconnaissent pas mutuellement", a-t-il expliqué. "En fonction de ce qui se passera lors de ces premiers contacts indirects, nous verrons si des négociations directes sont possibles."

"Dans le but de créer un environnement propice au dialogue, le représentant spécial Leon a proposé aux parties en conflit un gel des opérations militaires pendant quelques jours", précisent quant à elles les Nations unies.

Cela fait des mois que l'Onu tente d'amener toutes les parties à la table des négociations.

"Cela représente une dernière chance; elle doit être saisie. La Libye est à un moment crucial. Les différents acteurs ne doivent pas douter de la gravité de la situation dans laquelle se trouve le pays", déclare dans un communiqué la Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini.

Dans un communiqué commun diffusé par le département d'Etat à Washington, les gouvernements français, allemand, italien, espagnol, britannique et américain ont salué l'annonce des prochaines discussions.

Ces pays appellent toutes les parties libyennes à "s'impliquer sérieusement dans ce processus pour éviter une poursuite de la détérioriaton de la crise humanitaire dont pâtit la population libyenne en raison du conflit en cours et pour empêcher de nouvelles atteintes à la souveraineté et à la sécurité de la Libye".

Après plusieurs semaines de combats cet été, des miliciens venus de Misrata (ouest) et regroupés au sein de l'"Aube libyenne" ont pris le contrôle de Tripoli. Les miliciens de la ville de Zintane, contre qui ils se battaient et qui s'étaient fixés dans la capitale après la chute de Mouammar Kadhafi, ont dû reculer.

Chacun des deux camps estime que c'est lui qui a libéré la Libye et que ce sont ses combattants qui constituent l'armée légitime du pays. (Bureau de Tripoli et Patric Marley; Pierre Sérisier, Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)