Zurich (awp) - L'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) devrait légèrement remonter la pente en 2017, après deux années difficiles liées à l'abandon du taux plancher, a estimé mardi Credit Suisse dans une étude. La cherté du franc reste cependant un défi majeur pour les entreprises du secteur, surtout pour les plus petites.

La tendance devrait s'améliorer cette année et les différences entre acteurs se réduire, grâce à une stabilisation des taux de change et la reprise de la conjoncture mondiale. L'industrie MEM devrait réaliser cette année "une légère hausse des exportations (...) en particulier dans l'industrie des machines".

Les économistes de Credit Suisse s'attendent également à "un potentiel de croissance supérieur à la moyenne" pour les prestataires informatiques, l'industrie pharmaceutique, la santé et les technologies médicales "en raison de plusieurs grandes tendances telles que la numérisation et le vieillissement démographique".

Parmi les autres secteurs qui devraient enregistrer une progression des chiffres d'affaires en 2017 figurent celui de la chimie, le commerce de gros, le conseil juridique et les établissements médico-sociaux.

Dans les trois à cinq années à venir, le secteur informatique présente le plus fort potentiel, "car la branche profite de progrès technologiques et de la numérisation croissante de l'économie et de la société", avec notamment la progression de l'internet des objets et des solutions de sécurité, selon les estimations des spécialistes.

Les secteurs de l'hôtellerie et du commerce de détail devraient pour leur part afficher une stabilisation. Les économistes ont cependant averti que "la reprise n'a pas encore atteint pleinement tous les secteurs", pointant notamment vers les horlogers dont les exportations ont chuté de plus de 10% en 2016, " année la plus difficile depuis la crise de 2009".

DIRECTEURS FINANCIERS OPTIMISTES POUR 2017

Le secteur horloger devrait ainsi faire figure d'exception et ne pas enregistrer de rebond les douze prochains mois, en raison notamment des risques d'attentats en Europe qui freinent le tourisme et donc l'achat de montres, le fléchissement conjoncturel en Chine et la concurrence des smartwatches.

La reprise anticipée par Credit Suisse est également corroborée par l'optimisme des directeurs financiers (CFO). Selon le sondage réalisé par le cabinet de conseil et d'audit Deloitte, les perspectives conjoncturelles et financières des CFOs se sont améliorées. Les risques et soucis macroéconomiques ne perturbent pas cette tendance à la hausse.

Concernant les perspectives conjoncturelles pour 2017, 93% des CFOs les qualifient de "positives" ou "neutres". Les prévisions négatives sont tombées sur un trimestre de 12% à 7%. Ces attentes sont conformes à la tendance de reprise prévue par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), qui table sur une croissance économique de 1,5% pour 2016 et de 1,8% en 2017.

Pour la plupart des CFOs, les risques géopolitiques représenteront les plus grandes défis en 2017, notamment les élections en France et en Allemagne - deux partenaires de négoce importants pour la Suisse -, les conséquences du Brexit et l'élection de Donald Trump à la présidence américaine.

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