(Avec communiqué du représentant de l'Iran à l'Onu)

ANKARA, 20 janvier (Reuters) - L'Iran a vigoureusement rejeté de nouveau lundi toute condition préalable à sa participation aux négociations de paix sur la Syrie, dites Genève II, qui doivent s'ouvrir mercredi sur les bords du lac Léman.

"Si la participation de l'Iran est conditionnée à l'acceptation du communiqué de Genève I, l'Iran ne participera pas à la conférence Genève II", a déclaré le représentant de l'Iran aux Nations unies, Mohammad Khazaee, dans un communiqué.

Cette déclaration intervient après des propos du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon qui s'est dit "déçu" par la position iranienne. Le secrétaire général des Nations unies doit s'adresser dans la soirée aux journalistes, a indiqué l'Onu.

En annonçant avoir invité l'Iran dimanche soir, Ban Ki-moon avait expliqué s'être entretenu longuement ces derniers jours avec Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, et être convaincu que Téhéran était désormais en accord avec la "déclaration de Genève" de 2012.

L'opposition syrienne soutenue par les Occidentaux exige que Téhéran adhère aux conclusions de la conférence Genève I, en juin 2012, qui prévoient notamment la mise en place en Syrie d'une autorité provisoire dotée des pleins pouvoirs exécutifs - c'est-à-dire de facto la fin du régime de Bachar al Assad.

"Poser une telle condition - accepter l'accord Genève I pour assister à Genève II - est inacceptable et nous la rejetons", a dit à l'agence de presse Isna le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian.

"L'Iran participera aux discussions sans aucune condition préalable, en se fondant sur l'invitation envoyée par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon", a-t-il ajouté.

A Washington, un responsable du département d'Etat américain a déclaré que l'Onu devait annuler cette invitation aux Iraniens si ceux-ci n'adhèrent pas aux conclusions de Genève I sur la mise en place d'une autorité de transition en Syrie.

Pour ce responsable qui a requis l'anonymat, la présence en Suisse des Iraniens, qui fournissent une aide militaire et économique à Assad, ne servira à rien.

"Ils ne font rien pour calmer les tensions (...), en fait ils les aggravent même... On ne voit pas à quoi servirait leur participation à la conférence s'ils refusent d'accepter Genève I", a-t-il dit.

Ban Ki-moon a fait savoir que des "discussions urgentes et intenses" étaient en cours pour tenter de trouver une solution. (Parisa Hafezi, avec Lesley Wroughton à Washington, Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)