La monnaie unique européenne retenait son souffle ce midi en attendant, ce soir, l'issue du comité de politique monétaire de deux jours organisé par de la Fed. La plupart des intervenants attendent des précisions de la banque centrale US sur un éventuel 3ème assouplissement quantitatif, d'autres étant plus sceptiques. En attendant, l'euro grapille 0,09% contre le dollar à 1,2311.

Même son de cloche face au yen (+ 0,04% à 96,16), et le franc suisse (0% à 1,2012), quand une légère hausse était de mise face au sterling (+ 0,31% à 0,7871).

Chez le courtier européen RTFX, on souligne le tassement de l'indice PMI manufacturier chinois annoncé cette nuit, à 50,1 points, soit juste au-dessus de la barre des 50 qui sépare l'expansion (au-dessus) de la contraction (en-dessous). Il s'agit de “la plus faible activité manufacturière en Chine depuis huit mois”, selon Saxo Banque.

En zone euro, l'indice PMI Markit manufacturier de la zone euro, dévoilé dans la matinée, plonge à un plus bas de 37 mois, à 44 points. Les taux de contraction atteignent en effet leur plus haut niveau depuis trois ans et plus en Allemagne et en France, tandis que la conjoncture en Espagne et en Grèce reste nettement plus défavorable que dans les autres pays, seule l'Irlande affichant une progression. 'Le secteur manufacturier devrait donc fortement freiner la croissance économique au cours du troisième trimestre 2012 alors même que l'Eurozone se dirige à un rythme croissant vers une nouvelle phase de récession', prévient Chris Williamson, économiste principal de Markit.

Mais les annonces macroéconomiques passent pour l'instant au second plan, loin derrière les anticipations d'actions de la part des grandes banques centrales.

“Les espoirs de nouvelles liquidités demeurent. La Fed dévoilera sa stratégie pour soutenir l'économie américaine, la veille du conseil des gouverneurs de la BCE”, rappellent ce matin les analystes parisiens de NFinance, qui ajoutent cependant que rien de concret n'est attendu de la part de la banque centrale américaine aujourd'hui. “On anticipe une nouvelle pluie de liquidités, alors tout va pour le mieux”, résument-ils.

Le 25 juillet dernier, le Wall Street Journal avait publié un article très repris indiquant que le tant attendu “QE 3” devrait se concrétiser d'ici la fin de l'été. Soit dès le comité de politique monétaire (FOMC) des 31 juillet et 1er août, dont le résultat sera connu ce soir. Le marché ne croit actuellement guère à hypothèse. Au mieux, selon NFinance, il attend ce soir des précisions sur les modalités à venir plutôt qu'une intervention proprement dite.

Mais le quotidien américain des affaires l'excluait pas non plus le prochain FOMC, celui des 12 et 13 septembre. En tout état de cause, selon le WSJ, le 'QE 3' pourrait, selon ces informations, être lancé avant la fin de l'été. Ajoutons qu'un “symposium” international de banquiers centraux se tiendra fin août à Jackson Hole, dans l'Etat américain du Wyoming.

Chez Aurel BGC, on ne cache pas son scepticisme : “l'annonce d'un 'QE3' investi sur les obligations d'Etat ou de RMBS serait très positif pour la Bourse à court terme. Mais la banque centrale privilégiera une aide au secteur bancaire. A court terme, les marchés pourraient être déçus”, avertissent les spécialistes

“Clairement, la banque centrale (américaine) dispose de peu d'armes potentiellement efficaces pour relancer la croissance américaine. Certains pourraient même se poser la question : la Fed n'a-t-elle pas utilisé tous ses 'jokers' ?”, se demande le bureau d'études..

Après la Fed, ce soir, le marché attend ensuite avec impatience l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, demain en début d'après-midi. Rappelons que jeudi dernier à Londres, son président Mario Draghi a déclaré que l'euro était 'irréversible', et surtout : 'dans le cadre de son mandat, la BCE se tient prête à faire tout ce qui sera nécessaire à la préservation de la zone euro. Et croyez-moi, cela sera suffisant'. Un propos qui avait entraîné un vif rebond de l'euro comme des marchés d'actions.

Cependant, RTFX invite à la prudence quant à l'annonce de la BCE : “malgré la situation critique, ces commentaires ont rencontré jusqu'à présent une farouche résistance de la part de la Bundesbank. En effet, la banque centrale allemande a indiqué que le principal objectif de la BCE était de maintenir la stabilité des prix et qu'elle devait s'y tenir alors que certains membres de la zone euro sont confrontés à des problèmes d'ordre budgétaire et qu'ils devaient donc être réglés par des mesures budgétaires, voire par le FESF”.

Ce soir, le communiqué de la Fed est attendu à 20 heures 15, heure de Paris.


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