(Actualisé avec Onu §6-7)

GENEVE, 6 août (Reuters) - Une ex-procureure membre de la Commission d'enquête indépendante de l'Onu sur la Syrie a annoncé dimanche son départ, motivé par le manque de volonté politique du Conseil de sécurité, rapporte l'agence de presse suisse SDA.

Carla Del Ponte, ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda âgée de 70 ans, a annoncé lors d'une table ronde en marge du Festival du film de Locarno avoir préparé sa lettre de démission.

"Je quitte cette commission qui n'est portée par aucune volonté politique", a-t-elle dit, ajoutant que son rôle se résumait à celui d'"alibi".

"Je n'ai aucun pouvoir tant que le Conseil de sécurité ne fait rien", a-t-elle déclaré. "Nous sommes impuissants, il n'y a pas de justice pour la Syrie."

Ancienne procureure générale helvète, Del Ponte a rejoint la commission d'enquête des Nations unies sur la Syrie en septembre 2012, chargée d'enquêter entre autres sur l'usage d'armes chimiques, le massacre des populations yazidies, et le bombardement de convois humanitaires.

La commission d'enquête onusienne a confirmé dans un communiqué que del Ponte avait informé ses collègues de son départ prochain, en juin dernier.

"Il est de notre devoir de persister dans ce travail au nom des innombrables victimes syrienne des pires violations des droits de l'homme et crimes internationaux connus par l'humanité", a ajouté la commission.

Deux commissaires restent à la tête de l'instance, l'expert des droits de l'homme brésilien Paulo Sérgio Pinheiro et l'ex-diplomate américaine Karen Koning AbuZayd.

Formée en 2011, la commission a émis des rapports réguliers sur les violations des droits de l'homme en Syrie, mais ses appels au respect du droit international sont largement restés lettre morte.

(Tom Miles, Julie Carriat pour le service français)