Zurich (awp) - Les caisses de pension suisses ont enregistré une performance moyenne de 0,94% en avril, supérieure à celle de mars (0,58%) mais toujours nettement en retrait par rapport à février (1,75%). Une évolution qui s'explique par la diminution de la possibilité, pendant le mois sous revue, de victoire de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron à l'issue du 1er tour de la présidentielle française, ainsi que l'affaiblissement du franc, selon le dernier relevé d'UBS publié mardi.

La deuxième position de la présidente du FN et l'éviction du leader de la "France insoumise" Jean-Luc Mélenchon ont fortement réduit l'aversion au risque des investisseurs et redonné des couleurs aux marchés des actions dans les derniers jours d'avril, indique la banque aux trois clés.

La meilleure performance mensuelle est une nouvelle fois à mettre au crédit des petites institutions de prévoyance (moins de 300 mio CHF de fortune sous gestion), avec des gains de 1,07%, suivies des moyennes (300 mio à 1 mrd, 0,92%) et des grandes (plus de 1 mrd, 0,77%).

Depuis 2012, les caisses de pension de l'échantillon établi par UBS ont engrangé 4,88% en moyenne sur une base annualisée, soit 3 points de base de mieux qu'un mois plus tôt. Les grandes caisses de pension mènent cette fois le classement, avec un rendement de 5,02%, devant les petites (4,89%) et les moyennes (4,66%).

ACTIONS SUISSES EN VERVE

Par classe d'actifs, les actions suisses affichent la meilleure performance pendant le mois sous revue (3,84%). Depuis le début de l'année, le rendement de 11,85% de cette catégorie de placement est de loin le plus élevé du portefeuille. Viennent ensuite, pour avril, les actions globales (1,20%), les obligations étrangères (0,78%), qui ont profité du repli du franc suisse vers la fin du mois, et les placements immobiliers (0,51%).

Les obligations suisses (0,04%) en revanche ont quasiment fait du surplace, alors que le rendement des fonds spéculatifs est repassé en territoire négatif (-0,44%), après deux mois dans le vert.

Pour l'évolution future, le numéro un bancaire helvétique évoque des fondamentaux économiques "solides", soutenus par un apaisement des risques politiques avec l'élection de Macron à la présidence française et au plus-bas inédit de la volatilité des marchés des actions.

UBS prédit également le maintien du rythme progressif de relèvement des taux de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed), tablant sur deux hausses d'ici la fin de l'année.

Sur le marché des changes, la banque estime l'euro "bien positionné" pour gagner du terrain par rapport au dollar au cours du semestre à venir, compte tenu de sa sous-évaluation actuelle et du potentiel de rattrapage de la conjoncture et de la politique monétaire de la zone euro.

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