Berne (awp/ats) - Les commerces suisses ont apparemment sous-estimé les effets du "Black Friday" sur les ventes en ligne. Vendredi matin, lors de cette journée de super soldes, plusieurs d'entre eux, pris d'assaut par les consommateurs, ont été bloqués.

"Notre site est momentanément hors service. Veuillez nous excuser pour l'attente", ou "En raison de travaux de maintenance, notre shop en ligne est accessible de manière restreinte": tels sont les messages que découvraient les consommateurs à la recherche de bonnes affaires. Plusieurs enseignes, comme Manor, Interdiscount, Microspot ou Meletronics, ont été confrontées à ce problème.

Selon le spécialiste des bons d'achat numériques Cuponation, lequel collabore avec plus de 300 sites de vente en ligne helvétiques, le panier d'achat moyen se montait vendredi midi à 166 francs suisses, soit 60% de plus qu'un jour normal. Au regard de l'an passé, il a vu sa valeur augmenter de plus d'un cinquième.

Toutefois, sur la journée, la valeur moyenne ne se montait plus qu'à 84,88 francs suisses, soit 14% en dessous de la valeur d'un jour de travail normal (98,52 francs suisses). Par rapport au Black Friday de 2015, le recul du panier d'achat est de 48%. Mais beaucoup de bons de rabais de 80% ont été utilisés, ce qui réduit la valeur finale du panier, souligne le porte-parole de Cuponation Arjan Vlaskamp.

Les articles les plus demandés se retrouvent principalement dans les domaines de l'électronique de loisirs et des smartphones ainsi que dans la confection et les accessoires de mode, a précisé Arjan Vlaskamp, le porte-parole de Cuponation, interrogé par l'ats. Cette journée de soldes attire tout particulièrement les jeunes, la catégorie d'âge des personnes de moins de 34 ans représentant 65% des acheteurs.

AUSSI DANS LA VIE RÉELLE

Le rituel de consommation "made in USA" fait aussi peu à peu des émules dans le commerce stationnaire. Manor, qui s'est lancé l'an passé, avait indiqué avoir réalisé un chiffre d'affaires dépassant de trois fois celui d'un vendredi normal. Cette année, Migros excepté, la plupart des acteurs ont saisi l'occasion pour déployer des campagnes de promotion.

Le "Black Friday" désigne le lendemain du jour férié de Thanksgiving aux Etats-Unis. L'explication la plus commune pour ce terme de "vendredi noir" fait référence à la comptabilité des magasins dans les années 1960. Les commerçants tenaient alors leurs registres à la main, notant les pertes à l'encre rouge et les gains à l'encre noire. Ce long week-end d'achats leur permettait généralement de renouer avec les chiffres noirs.

Depuis quelques années, cette tradition américaine tend à s'exporter en Europe. En Suisse aussi, certains commerçants tentent de surfer sur cette vague de la "journée des bonnes affaires". Sur les sites d'achats en ligne par exemple, on peut ainsi trouver des réductions de prix importantes, allant parfois jusqu'à 30%, sur une série de produits.

ats/rp