Zurich (awp) - Banque Migros a pâti en 2016 d'une baisse des recettes tirées des opérations d'intérêts qui a affecté la rentabilité et le bénéfice net. Les activités de négoce ont également fléchi, pesant sur la performance d'ensemble. Les conditions difficiles auxquelles le bras financier du géant orange a été confrontées l'année dernière persisteront en 2017. La banque se dit bien positionnée pour y faire face.

Le bénéfice net s'est étiolé de 5,2% sur un an à 215 mio CHF, indique Banque Migros mardi. Le résultat d'exploitation s'est inscrit à 266 mio, soit une baisse de 7,5% sur un an, selon le communiqué de Banque Migros. L'établissement a néanmoins profité d'un gain supplémentaire de 7 mio CHF, issu en grande partie de la vente d'un bien immobilier à Lucerne. Ce montant a permis d'embellir légèrement le bénéfice net.

Le produit d'exploitation a reculé de 3,1% à 575 mio CHF. Les charges d'exploitation se sont accrues de 1,0% pour s'établir à 279 mio CHF. Le ratio coûts/revenus a pu être maintenu au niveau de 47,2%.

Principale source de revenus de la banque, les opérations d'intérêts ont généré des recettes nettes en recul de 3,0% à 446 mio CHF. La filiale du géant de la distribution a enregistré une "légère augmentation" des corrections de valeur pour les crédits. Les coûts risques sont restés inférieurs à 0,5% du volume total des crédits, précise-t-elle.

A l'avenir, l'établissement entend flexibiliser les critères d'octroi de prêts hypothécaires, afin de les adapter à chaque situation individuelle, a déclaré le directeur général (CEO) Harald Nedwed lors de la conférence de presse bilan à Zurich. Le patron de la banque a toutefois exclu un abaissement du taux d'intérêt calculatoire de la capacité de l'emprunteur, actuellement de 4,5%.

Pour M. Nedwed, il est toutefois impossible d'estimer combien de clients seront concernés par ce changement, ce qui a poussé Banque Migros à n'établir aucun objectif de croissance pour cette activité.

REMANIEMENT DE LA DIRECTION

Le résultat des opérations de commissions s'est amélioré de 1,6% à 89 mio. Le produit des opérations de négoce s'est inscrit à 34 mio, soit un recul de 13,5%. Cette baisse est imputable à une base de comparaison élevée, la levée du taux plancher par la Banque nationale suisse ayant entrainé en 2015 une envolée des transactions en monnaie étrangère. La situation s'est normalisée l'année dernière.

Au bilan, les créances hypothécaires ont atteint 34,2 mrd CHF, ce qui représente une hausse de 1,9%, légèrement inférieure à la croissance du marché. Les fonds de la clientèle inscrits ont progressé de 1,3% pour atteindre 33,5 mrd CHF. La somme au bilan s'est étoffée de 1,2% à 42,8 mrd CHF.

Dans l'activité de gestion de fortune, Banque Migros a bénéficié d'une croissance de 10,9% du nombre de mandats.

La direction a remanié sa structure organisationnelle, changement qui est entré en force au début 2017.En termes d'activités, les cartes ont été redistribués entre les différents membres du comité.

Ce dernier est désormais composé du directeur général (CEO) Harald Nedwed, Stephan Wick (logistique, vice-CEO), Marcel Egloff (clientèle entreprises), Markus Maag (clientèle privée), Rolf Knöpfel (innovation et marketing) et Andreas Schindler (gestion des risques et finances).

Banque Migros se considère bien positionnée pour entamer 2017. La pression sur les marges liée aux taux négatifs continuera de rendre l'environnement difficile, avertit néanmoins la société.

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