NATIONS UNIES (Reuters) - L'Algérie a proposé mardi un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies demandant un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la libération de tous les otages détenus par le Hamas et à Israël d'"arrêter immédiatement son offensive militaire" à Rafah, à la pointe sud de l'enclave palestinienne.

A l'issue d'une réunion à huis clos des 15 membres du Conseil de sécurité consacrée à Gaza, l'ambassadeur algérien auprès de l'Onu, Amar Bendjama, a déclaré que le texte avait pour objectif de "stopper la tuerie à Rafah", où l'armée israélienne a pris le contrôle ce mois-ci du point de passage frontalier avec l'Egypte et débuté des opérations militaires.

Le document présenté par l'Algérie, que Reuters a pu consulter, utilise une rhétorique dure, ordonnant à "Israël, la puissance d'occupation, d'arrêter immédiatement son offensive militaire, et toute autre action, à Rafah".

Il mentionne aussi la décision de la Cour internationale de justice (CPI), qui a ordonné vendredi à Israël de stopper "immédiatement" son assaut sur Rafah, ville considérée jusqu'alors comme le dernier refuge pour les civils déplacés par les combats depuis plus de sept mois dans la bande de Gaza. Cette décision en urgence de la CPI s'inscrit dans le cadre de la plainte déposée par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de génocide.

D'après des diplomates, le Conseil de sécurité pourrait se prononcer sur le projet de résolution dans les prochains jours.

La communauté internationale s'est indignée de la situation à Rafah après qu'une frappe aérienne a provoqué l'incendie d'un camp pour les déplacés désigné comme "zone humanitaire" dans un quartier de Rafah, tuant au moins 45 personnes. Israël dit avoir ciblé des hauts représentants du Hamas.

Pour être adopté, un projet de résolution doit recueillir au moins neuf votes favorables et ne pas faire l'objet d'un veto de la part des membres permanents du Conseil - Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie et Chine. Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont pour habitude de protéger l'Etat hébreu aux Nations unies.

Washington, qui s'est opposé depuis octobre dernier à trois projets de résolution au Conseil, s'est aussi abstenu lors de trois votes, dont le dernier en date, en mars, ayant permis au Conseil d'appeler à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas.

(Michelle Nichols; version française Jean Terzian)

par Michelle Nichols