PARIS - Plus de 3,7 millions de personnes ont défilé hier à Paris et dans le reste de la France en hommage aux 17 personnes tuées dans une série d'attentats djihadistes, une mobilisation historique et sans précédent.

Le ministère de l'Intérieur a fait état dimanche soir de 2,5 millions de manifestants en province et d'un chiffre situé entre 1,2 et 1,6 million de personnes pour le défilé de Paris, une fourchette large due au fait que la foule a débordé du parcours prévu dans la capitale, rendant tout comptage précis impossible.

Si l'on ajoute aux manifestations de dimanche, qui sont selon l'Intérieur les plus importantes jamais recensées en France, les 700.000 personnes qui ont défilé dès samedi, on arrive au chiffre d'au moins 4,4 millions de personnes. Aucun incident n'est venu ternir les rassemblements.

"Il fallait une révolte, nous l'avons vue au fond d'une certaine manière tout au long de cette journée", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls à son arrivée à la synagogue de la Victoire à Paris pour un hommage aux quatre victimes juives.

"Pour que cette journée reste dans l'Histoire, il faut que cette dignité, cette capacité à se rassembler, ce travail sur nous-mêmes, nous le poursuivions. Ce n'est pas une journée seulement, même si elle marquera l'histoire", a-t-il ajouté. "Je suis tellement fier des Français, de ce que les Français ont été capables de dire au monde entier aujourd'hui."

Séparés de la manifestation pour des raisons de sécurité, une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ou de présidents d'institutions internationales, 130 pays en tout étant représentés, ont défilé avec le président français.

Ce dernier était entouré, bras dessus bras dessous, du président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, et de la chancelière, Angela Merkel, qui donnaient respectivement le bras au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

PARIS - Tous les Israéliens sont aux côtés du peuple français, a déclaré hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la grande synagogue de Paris.

"En ce jour, tous les citoyens d'Israël sans exception et tous les juifs à travers le monde sont debout aux cotés de la France et du peuple français", a dit Benjamin Netanyahu.

"La liberté d'expression, la liberté de pensée, la liberté d'avoir la foi, de croire et le droit de ne pas croire, ce sont les valeurs sur lesquelles la France s'est construite", a-t-il ajouté. "Notre ennemi commun, c'est l'islam radical, l'islam extrémiste. Pas l'islam normal, l'islam non extrémiste."

Le président français François Hollande, le Premier ministre, Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve et de nombreuses personnalités étaient venus à la grande synagogue de Paris pour exprimer leur émotion.

PARIS - Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé hier à Paris des initiatives pour améliorer la coopération dans la lutte contre le terrorisme, dont un sommet à Washington le 18 février, après les attentats djihadistes perpétrés en France.

"Nous réunirons tous nos alliés pour discuter de la façon dont nous pouvons contrecarrer cet extrémisme violent qui existe autour du monde", a déclaré le ministre américain de la Justice Eric Holder, qui participait à une réunion d'urgence organisée à la suite de la tuerie de Charlie Hebdo.

Une douzaine de ministres de l'Intérieur de l'UE ainsi que des représentants du Canada et des Etats-Unis se sont réunis autour de Bernard Cazeneuve et ont promis de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les filières djihadistes.

Eric Holder a dit craindre que des "loups solitaires" islamistes commettent des attentats aux Etats-Unis.

PARIS - Un homme identifié par une source policière comme étant Amedy Coulibaly, auteur présumé des assassinats d'une policière et de quatre clients d'un supermarché juif, invite les musulmans de France à l'action dans une vidéo diffusée hier sur internet.

L'homme dit qu'il s'est "synchronisé" avec les frères Kouachi, auteurs présumés de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, et qu'il veut ainsi répliquer au combat mené par la France contre l'organisation Etat islamique, dont il se revendique.

Un appartement contenant des armes et des documents appartenant à Amedy Coulibaly a été découvert samedi soir à Gentilly (Val-de-Marne), a-t-on appris hier de source judiciaire.

DUBAI/SANAA - Les deux frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts mercredi à Paris, ont été formés au maniement des armes au Yémen en 2011, a-t-on confirmé hier de sources autorisées à Sanaa.

Les deux hommes se sont rendus cette année-là au Yémen via Oman et ont rejoint un camp d'entraînement des islamistes dans le désert de Marib, bastion d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), ont dit deux hauts responsables yéménites.

BERLIN - L'immeuble du quotidien allemand Hamburger Morgenpost a été visé par un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche à Hambourg et deux suspects ont été arrêtés, a annoncé la police.

Comme de nombreux autres journaux allemands, le tabloïd de Hambourg avait reproduit des caricatures du prophète Mahomet publiées par Charlie Hebdo après l'attentat perpétré mercredi à Paris contre l'hebdomadaire satirique français.

A Berlin, 18.000 personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de France pour exprimer leur solidarité avec les victimes des attaques islamistes de cette semaine dans la capitale française, notamment contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

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ERBIL, Irak - Des djihadistes de l'Etat islamique ont tué 24 membres des forces de sécurité kurdes lors d'une attaque surprise samedi près de Gouer, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Les combats se poursuivaient dimanche dans la région.

Au Pakistan, des islamistes afghans et pakistanais ont marqué leur ralliement à l'EI en décapitant un soldat pakistanais qu'ils avaient capturé, selon une vidéo diffusée dimanche sur internet.

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DAMATURU, Nigeria - Deux fillettes kamikazes, âgées seulement d'environ dix ans, ont fait sauter leurs explosifs hier sur un marché de Potiskum, dans l'Etat de Yobe (nord-est du Nigeria), tuant trois personnes et faisant une vingtaine de blessés, ont rapporté des témoins.

Une première attaque suicide également menée par une petite fille avait fait 16 morts la veille sur un marché de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, au coeur de la zone où opèrent les islamistes de Boko Haram.

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BAMAKO - Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a approuvé la composition d'un nouveau gouvernement, le troisième depuis son arrivée au pouvoir il y a moins de deux ans, alors que les négociations de paix doivent reprendre avec les séparatistes du Nord.

Malgré la promesse d'IBK de créer un Mali fort et unifié après le conflit qui a opposé le Nord et le Sud en 2012-2013, les islamistes continuent de mener des attaques sporadiques dans le Nord, région désertique également revendiquée par des groupes séparatistes touaregs.

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ZAGREB - L'opposition conservatrice, profitant du mécontentement populaire face à la situation économique, est en passe de remporter le second tour de l'élection présidentielle qui s'est déroulé hier en Croatie, selon un décompte quasiment définitif.

La fonction de chef de l'Etat est largement protocolaire en Croatie mais selon les analystes une victoire de la candidate conservatrice Kolinda Grabar-Kitarovic serait de bon augure pour son parti HDZ avant les élections générales prévues cette année.

Après comptage de 97,8% des bulletins, Kolinda Grabar-Kitarovic est créditée de 50,54% des suffrages contre 49,46% au président sortant Ivo Josipovic.

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MADRID - Fondé il y a juste un an, le parti de gauche Podemos ("Nous pouvons") est de nouveau donné en tête des intentions de vote aux élections législatives espagnoles de la fin de l'année, selon un sondage Metroscopia publié hier par le journal El Pais.

Podemos est crédité de 28,2% des voix, contre 25% en décembre, quand il avait été dépassé par le Parti socialiste (PSOE) avec 27,7%.

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AMSTERDAM - Le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders serait le premier parti des Pays-Bas si des élections étaient organisées aujourd'hui, selon un sondage publié hier, après les attaques islamistes qui ont fait 17 morts cette semaine à Paris.

A la suite de ces attaques, Geert Wilders a déclaré que l'Occident était "en guerre" contre l'islam. "Si nous ne faisons rien, cela va arriver chez nous", a-t-il dit au journal Het Parool.

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ROME - L'actrice suédoise Anita Ekberg, célèbre pour la scène du bain dans la fontaine de Trevi dans le film "La dolce vita" de Federico Fellini en 1960, est morte hier à l'âge de 83 ans dans une clinique de Rocca di Papa, près de Rome, rapporte l'agence de presse italienne Ansa.

Née à Malmö en 1931, elle avait été élue "Miss Suède" en 1950 avant de devenir mannequin aux Etats-Unis puis de jouer dans des rôles mineurs pour les studios Universal.

Après cinq années passées à Hollywood, c'est "La dolce vita", au côté de Marcello Mastroianni, qui lança sa carrière cinématographique.