L’euro et la livre sterling pourraient s’apprécier du fait des décisions de la BCE et de la BOE sur les taux

L'euro et la livre sterling pourraient s'apprécier, alors que la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre décident de maintenir le statu quo en matière de politique monétaire.

Points importants

• L'euro pourrait s'apprécier alors que la politique monétaire de la BCE reste inchangée malgré les remous au Portugal
• La livre pourrait s'apprécier si la BOE, sous la houlette de M. Carney, décide de maintenir le statu quo en matière de politique monétaire

Les annonces de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BOE) sont au centre de l'attention aujourd'hui. La réunion de la BOE est remarquable dans le sens où il s'agit de la première avec le nouveau gouverneur Mark Carney à la barre. Les nouvelles économiques du Royaume-Uni ont présenté une amélioration impressionnante par rapport aux prévisions depuis la fin mai, ce qui laisse penser que même si M. Carney est en faveur d'une expansion des mesures de relance, il est peu probable qu'il obtienne les voix pour aller dans ce sens au sein du comité MPC, chargé de fixer les taux.

Dans ce cadre, l'émergence d'une déclaration de politique pourrait être intéressante. La BOE n'offre généralement aucun commentaire en cas de décision de maintien des taux d'intérêts ; mais l'arrivée de M. Carney pourrait marquer un changement à ce niveau. Il va sans dire que les marchés s'empresseront de passer au crible toute déclaration éventuelle, à la recherche d'indications concernant le futur. Sinon, un résultat allant dans le sens du statu quo pourrait propulser la livre sterling, puisque toutes nouvelles accommodations seraient repoussées d'au moins un mois.

Du côté de la BCE, des innovations sont peu probables du côté politique, au-delà des propos désormais familiers concernant les risques baissiers vis-à-vis de la croissance et les engagements de poursuite des mesures accommodantes pendant encore longtemps. La tendance que suivent les résultats PMI en zone euro laisse penser que même si la récession continue de peser sur la région, la situation s'est quelque peu stabilisée, en termes de rythme de contraction. Voilà qui suggère qu'il est peu probable que la banque centrale estime urgent de proposer un soutien plus important à l'heure actuelle.

Voilà qui portera l'attention sur la conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi. De ce côté, la récente instabilité politique au Portugal devrait prendre une place prédominante dans les conversations. Les rendements des obligations de référence à 10 ans se sont envolés au-delà du seuil très suivi des 7%, alors qu'un fossé à propos du programme d'austérité national menace de faire sauter le gouvernement. Cependant, la situation semble encore trop entourée d'incertitude pour que la banque centrale s'expose avec une réponse politique spécifique à l'heure actuelle.

Au final, les conditions financières générales en région euro ont été relativement stables (selon les données rassemblées par Bloomberg), et l'euro n'a fait preuve jusqu'ici que d'une sensibilité limitée à la crise qui couve au Portugal ; il suit plutôt les écarts de rendements à court terme. Voilà qui place les prévisions concernant la politique sur le devant de la scène, et alors que les choses sont calmes du côté américain (les marchés y sont fermés à l'occasion de la Fête nationale), une décision allant dans le sens d'un maintien de la politique de la BCE semble bien partie pour être favorable à la monnaie unique.

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