RAMALLAH, Cisjordanie, 25 janvier (Reuters) - Le président palestinien Mahmoud Abbas voulait que 150.000 réfugiés palestiniens désireux de fuir les combats en Syrie soient autorisés à s'installer en Cisjordanie mais Israël a exigé que ces réfugiés renoncent d'abord à leur "droit au retour".

A Jérusalem, des représentants du gouvernement israélien ont affirmé ne pas être au courant de telles discussions.

"J'ai demandé au secrétaire général des Nations unies qu'il s'adresse à nos voisins afin qu'ils laissent entrer ces réfugiés en Palestine. Quatre jours plus tard, j'ai eu une réponse qui m'a surpris - les Israéliens acceptaient", a raconté Mahmoud Abbas dans une interview diffusée vendredi par la chaîne de télévision Al Mayadine, basée au Liban.

"Mais ils acceptaient à une condition - que chaque réfugié renonce à son 'droit au retour'. Alors nous avons laissé tomber..."

Le "droit au retour" des exilés palestiniens est l'une des questions centrales du conflit israélo-palestinien. Ce droit, revendiqué par les réfugiés palestiniens qui ont fui leurs foyers au moment de la création de l'Etat hébreu, est garanti par la résolution 194 des Nations unies, votée en décembre 1948, et a été ensuite confirmé par plusieurs résolutions.

Près de cinq millions de réfugiés palestiniens vivent dans des camps gérés par l'Onu en Jordanie, au Liban, à Gaza, en Cisjordanie et en Syrie - ils étaient environ 500.000 dans ce dernier pays avant le soulèvement contre Bachar al Assad il y a vingt-deux mois.

Vingt mille Palestiniens fuyant la guerre en Syrie se sont réfugiés au Liban, où vivent déjà 400.000 des leurs. (Noah Browning avec Oliver Holmes à Beyrouth, Guy Kerivel pour le service français)