par Marcin Grajewski et Jan Strupczewski

"Je ne vois aucune raison d'être (...) inquiet", a dit Dominique Strauss-Kahn à Luxembourg après des discussions avec les ministres des Finances de la zone euro.

"Ils (les dirigeants hongrois) feront ce qu'ils ont à faire. C'est difficile", a-t-il ajouté.

Il a expliqué que le FMI était prêt à rencontrer le gouvernement hongrois, si celui-ci en faisait la demande, avant les discussions prévues de longue date en août pour évaluer la mise en oeuvre du programme élaboré par le Fonds pour Budapest.

La chute du forint après la crise financière de 2008 avait contraint le gouvernement hongrois de l'époque à recourir à l'aide de l'organisation internationale et de l'Union européenne, pour un montant global de 25 milliards de dollars. Budapest a depuis cessé de tirer sur cette ligne de financement.

"De notre côté, nous sommes prêts. Cela dépend du gouvernement hongrois. Je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas se faire", a dit Dominique Strauss-Kahn.

Un responsable gouvernemental hongrois a déclenché de nouvelles secousses sur les marchés financiers internationaux la semaine dernière en laissant entendre que la Hongrie pourrait subir une crise de la dette comparable à celle de la Grèce.

Plusieurs ministres ont ensuite démenti ces propos, et le gouvernement a réaffirmé lundi la validité de l'objectif de réduction du déficit à 3,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année.

Certains officiels avaient évoqué auparavant la possibilité d'un déficit de 7%.

Plusieurs dirigeants de la zone euro ont eux aussi tenté d'apaiser les investisseurs en assurant que les problèmes de Budapest ne menaçaient pas les Seize.

"Je ne vois absolument aucun problème avec la Hongrie. Je constate simplement qu'il y a un problème avec des dirigeants politiques hongrois qui parlent trop", a ainsi déclaré Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe.

Le ministre autrichien des Finances, Josef Pröl, dont le pays est l'un des plus exposés au marché hongrois, a répondu à une question sur les risques liés à la dette hongroise: "Je ne crois pas que la Hongrie présente un danger."

Prié de son côté de dire si la Hongrie risquait de devenir une "nouvelle Grèce", le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a simplement répondu: "Non."

Le forint, tombé vendredi à son plus bas niveau depuis un an, a repris des couleurs lundi sur le marché des changes après les déclarations de Budapest sur l'objectif de réduction du déficit, tandis que les emprunts d'Etat hongrois s'appréciaient.

Marc Angrand pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic