VENEZUELA-LES ETATS-UNIS SANCTIONNENT LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE PDVSA

CARACAS/WASHINGTON - L'administration américaine a imposé lundi de lourdes sanctions à la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA pour faire pression sur le président Nicolas Maduro.

Il s'agit des mesures de rétorsion les plus vigoureuses à ce jour de la part des Etats-Unis, qui ont reconnu la semaine dernière la légitimité de Juan Guaido, chef de file de l'opposition et président de l'Assemblée, lorsqu'il s'est proclamé chef de l'Etat par intérim.

Quelques minutes avant l'annonce, Juan Guaido a déclaré que le Congrès nommerait un nouveau comité de direction de la compagnie PDVSA et de sa filiale, le raffineur américain Citgo Petroleum.

Lors d'un discours retransmis à la télévision, Nicolas Maduro a déclaré que Les Etats-Unis cherchaient à reprendre illégalement le contrôle de Citgo et que PDVSA allait engager des procédures judiciaires, politiques, opérationnelles et commerciales pour protéger les intérêts du Venezuela aux Etats-Unis.

PDVSA a ordonné à ses clients dont les pétroliers attendent de charger du brut vénézuélien pour les Etats-Unis de payer à l'avance pour le chargement ou ils ne seront pas autorisés à remplir leurs bateaux ou même à quitter le port, a appris Reuters auprès de trois sources proches du dossier.

Donald Trump, qui craignait d'accroître les difficultés des Vénézuéliens et de nuire aux entreprises comme aux consommateurs américains, semblait hésiter jusqu'ici à s'en prendre au secteur pétrolier, première source de revenus du Venezuela.

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AVANT LE DÉBAT AUX COMMUNES, MAY DEMANDE AUX ÉLUS CONSERVATEURS DE REJETER LE "BACKSTOP"

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May a demandé lundi aux élus du Parti conservateur de soutenir lors des débats prévus mardi à la Chambre des communes un amendement réclamant le remplacement du "backstop" nord-irlandais par des mécanismes alternatifs, a-t-on appris de source gouvernementale.

Cet amendement, signé par huit élus et soutenu par Graham Brady, président du Comité 1922 (qui regroupe les élus conservateurs à l'exception de ceux qui occupent des fonctions au gouvernement), exige un remplacement de cette clause de sauvegarde censée garantir qu'il n'y aura pas de retour à une frontière physique sur l'île d'Irlande.

Il précise que si May obtient cette modification auprès de ses partenaires européens, le Parlement votera en faveur d'un accord de retrait de l'UE ainsi renégocié.

S'il est soumis au vote - la liste des amendements retenus n'a pas encore été annoncée - et adopté, cet amendement pourrait permettre à Theresa May de démontrer à ses partenaires européens qu'elle peut constituer une majorité et éviter ainsi un Brexit sans accord à la condition que le "backstop" soit éliminé de l'accord de retrait et remplacé par un autre mécanisme, à déterminer.

LE POINT sur les négociations du Brexit

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MNUCHIN ATTEND DES PROGRÈS, DISCUSSIONS "COMPLIQUÉES" AVEC PÉKIN

WASHINGTON - Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré lundi que les Etats-Unis attendaient des avancées importantes des négociations avec le vice-Premier ministre chinois, Liu He, cette semaine, mais que les deux pays auraient à traiter des "questions compliquées", dont la mise en application de l'accord.

Ces négociations, prévues mercredi et jeudi à Washington, incluent notamment une rencontre entre Liu He et le président américain Donald Trump, dans un contexte de tensions accrues entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Les Etats-Unis ont dévoilé lundi les chefs d'inculpation contre Huawei, deux de ses filiales et sa directrice financière, Meng Wanzhou, les accusant de fraude bancaire et électronique visant à contourner les sanctions contre l'Iran.

De son côté, la Chine a formellement contesté lundi, dans le cadre du système de règlement des différends de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les droits de douanes imposés par les Etats-Unis sur les produits chinois, parlant de "violation flagrante" des obligations de Washington.

Le ministère des Affaires étrangères chinois a exhorté mardi les Etats-Unis à cesser "la répression disproportionnée" contre les entreprises chinoises, dont Huawei, et demandé la levée du mandat d'arrêt contre Meng Wanzhou.

Par ailleurs, le département canadien de la Justice a confirmé lundi soir avoir reçu une demande officielle d'extradition des Etats-Unis pour la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, rapporte la chaîne de télévision CBC.

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LE SHUTDOWN AURAIT COÛTÉ $3 MILLIARDS À L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE

WASHINGTON - La fermeture partielle du gouvernement fédéral pendant trente-cinq jours devrait faire perdre 3 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) à l'économie américaine, estime le Bureau du budget du Congrès (Congressional Budget Office, CBO), un organisme non partisan.

Ce "shutdown", le plus long de l'histoire des Etats-Unis, devrait coûter au pays 0,02 point de croissance en 2019. Des conséquences plus importantes se feront sentir auprès de certaines catégories d'entreprises ou d'employés, en particulier des 800.000 fonctionnaires américains qui n'ont pas été payés pendant cinq semaines, ajoute le CBO.

La perte de croissance durant le gel partiel des activités gouvernementales est évaluée à environ 11 milliards de dollars mais 8 milliards de dollars seront récupérés grâce à la réouverture des ministères et au paiement des arriérés de salaires des employés fédéraux, explique le CBO.

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L'ENQUÊTE RUSSE DU PROCUREUR MUELLER PROCHE D'ÊTRE CONCLUE

WASHINGTON - L'enquête sur une éventuelle ingérence russe lors de l'élection présidentielle de 2016, menée par le procureur spécial Robert Mueller, est proche d'être conclue, a annoncé lundi le ministre américain de la Justice par intérim Matthew Whitaker.

"J'ai été pleinement informé de l'enquête et j'ai hâte que le directeur Mueller rende son rapport final", a-t-il déclaré en conférence de presse. "Pour l'instant, l'enquête est, je le crois, proche d'être conclue et j'espère que nous pourrons obtenir le rapport du directeur Mueller dès que possible".

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LE PLAN SOCIAL DE L'USINE FORD DE BLANQUEFORT REJETÉ

BORDEAUX - La Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) a refusé d'homologuer le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) concernant l'usine de boîtes automatiques Ford à Blanquefort, en Gironde, annonce-t-elle dans un communiqué diffusé lundi soir.

Pour la Dirreccte, "cette décision a pour objectif de sécuriser l'ensemble des parties en pointant la non-conformité de la procédure au regard des éléments de droit attendus".

Cette décision qui concerne environ 850 emplois était attendue par les représentants du personnel alors que la fermeture de l'usine est programmée pour le mois d'août prochain par Ford qui a rejeté définitivement en décembre dernier un plan de reprise de l'industriel belge Punch susceptible de sauver 400 emplois.