Tokyo (awp/afp) - La production industrielle au Japon a rebondi en février après trois mois consécutifs de repli, tandis que le chômage a reflué, mais les incertitudes demeurent nombreuses dans la troisième économie au monde.

La production des usines, indicateur extrêmement volatil, a augmenté de 1,4% sur un mois, selon les données préliminaires publiées vendredi par le ministère de l'Industrie (Meti). Malgré cette hausse, le Meti lui-même ne se montre guère optimiste, jugeant la production "en stagnation".

Les entreprises japonaises sont confrontées à un ralentissement de la demande venant de Chine, sur fond de conflit commercial avec les Etats-Unis. Très présentes au Royaume-Uni, elles s'inquiètent en outre de l'instabilité en Europe liée au Brexit.

Les industriels sondés par le ministère parient certes sur une progression de 1,3% en mars, puis de 1,1% en avril, mais ces données sont généralement à prendre avec précaution.

La faiblesse ces derniers mois de la production industrielle, conjuguée à l'essoufflement des exportations et à la frilosité des ménages, alimente les inquiétudes sur l'activité de l'archipel, à quelques mois d'un relèvement de la taxe sur la consommation.

"Le rebond de la production industrielle en février ne sera probablement pas suffisant pour empêcher une contraction prononcée du PIB au premier trimestre", a ainsi commenté le cabinet d'études Capital Economics dans une note.

Sur le front de l'emploi, le taux de chômage a reculé de 0,2 point en février à 2,3% de la population active, un chiffre conforme aux attentes des analystes de l'agence Bloomberg, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.

Il oscille autour de ce niveau, qui se situe parmi les plus bas en un quart de siècle, depuis environ un an, sur fond de pénurie de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs.

Les conditions d'emploi sont toujours extrêmement favorables avec 163 offres pour 100 demandes (comme les trois mois précédents).

Mais ces statistiques positives, régulièrement mises en avant par le Premier ministre Shinzo Abe, résultent surtout d'une précarisation de l'emploi et du déclin démographique, dans un archipel vieillissant et souffrant de dénatalité.

Pour tenter de compenser cette baisse de la population, le gouvernement a décidé d'accepter davantage de travailleurs étrangers dans les domaines les plus touchés (soins, agriculture, bâtiment, etc.), avec la création de nouveaux types de visa.

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