Londres (awp/afp) - Les ventes au détail au Royaume-Uni ont diminué de 0,8% en septembre d'un mois sur l'autre, mais l'été a néanmoins été favorable aux commerçants grâce à de belles performances pendant les vacances, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS).

L'ONS a expliqué dans un communiqué que ces ventes du mois de septembre avaient été touchées par un net ralentissement de l'activité dans les magasins d'alimentation et de boisson, à six mois du Brexit prévu le 29 mars 2019. Elles ont diminué davantage qu'attendu par les économistes sondés par Bloomberg, qui tablaient sur un repli de 0,4%.

Les mois de juillet et d'août avaient toutefois été nettement plus favorables, les ventes des magasins étant alors dopées par une météo extrêmement clémente et, au début de l'été, par le réjouissant parcours de l'équipe d'Angleterre à la Coupe du monde de football.

Lors des trois mois d'été, les ventes au détail ont grimpé in fine de 1,2% par rapport à celles du printemps. "Les dépenses des consommateurs devraient avoir fourni une contribution appréciable au PIB du troisième trimestre" dont une première estimation sera publiée le 9 novembre, a expliqué Howard Archer, économiste chez EY Item Club.

En début d'année, la croissance a été modérée, avec respectivement 0,2% et 0,4% de progression du PIB aux premier et deuxième trimestre. Les économistes s'attendent en moyenne à une croissance limitée pour l'ensemble de l'année (1,3% d'après un panel indépendant interrogé par le Trésor), sur fond de prudence des entreprises avant le Brexit, dont les négociations patinent entre Londres et Bruxelles.

"La baisse des ventes en septembre montre que les consommateurs vont faire plus attention à la dépense après leurs excès du troisième trimestre - leur pouvoir d'achat restant assez limité", a souligné M. Archer.

Il a cité plusieurs facteurs qui dissuadent les consommateurs, dont le faible niveau d'épargne et la hausse des taux d'intérêt décidée en août par la Banque d'Angleterre.

Le pouvoir d'achat a été comprimé l'an passé à cause de la dégringolade de la livre sterling consécutive à la décision des Britanniques de quitter l'UE - car la faiblesse de la livre a renchéri les importations et dopé l'inflation.

En 2018, la monnaie britannique a tendance toutefois à se stabiliser et l'inflation à s'apaiser - 2,4% sur un an en septembre d'après les dernières données de l'ONS publiées mercredi -, mais l'amélioration en termes de pouvoir d'achat reste pour l'instant timide.

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