Londres (awp/afp) - Le Royaume-Uni a enregistré une progression de 2,1% de son produit intérieur brut (PIB) en août comparé à juillet, soit son quatrième mois d'affilée de croissance après la récession historique déclenchée au printemps par le confinement pour endiguer la pandémie de Covid-19.

En août, l'économie britannique a profité de la poursuite des mesures de déconfinement, notamment l'hôtellerie et la restauration qui ont contribué pour environ la moitié de la croissance du mois.

Les restaurants en particulier ont bénéficié du programme "Eat out to help out" qui subventionnait une partie des repas en août, tandis que les mesures de quarantaine ou la craintes du virus dans les transports ont incité beaucoup de Britanniques à passer leurs vacances près de chez eux.

En revanche, la construction a freiné brusquement en août avec une progression de 3% sur un mois comparé à 17% en juillet.

Le produit intérieur brut du pays demeure 9,2% sous son niveau de février, avant le plein impact de la pandémie, précise vendredi l'Office national des statistiques.

Après une contraction historique de 19,5% en avril, le PIB avait rebondi de 2,7% en mai, puis 9,1% en juin, et 6,4% en juillet.

Le début d'une seconde vague de contaminations a toutefois entraîné de nouvelles mesures de restrictions au Royaume-Uni, avec des confinements locaux ou la fermeture des pubs au plus tard à 22H00 dans tout le pays.

Elles ont pesé sur l'activité plus qu'attendu et les analystes jugent la croissance d'août "décevante", sachant que le consensus se situait à 4,6%: "la reprise s'essouffle déjà", estime la maison de recherche Capital Economics.

Sachant que de nouvelles contraintes à l'activité sont attendues au regard de la rapide propagation de l'épidémie dans le pays, "nous pensons qu'une progression du 2% du PIB en septembre sur un mois sera suivie par une croissance nulle lors des trois derniers mois de 2020", poursuit-elle.

Risque de rechute

"Le gros risque est à présent que plus de restrictions et une absence d'accord commercial post-Brexit fasse replonger" l'économie, conclut Capital Economics.

Le secteur de la distribution montrait notamment des signes de faiblesse à cause des nouvelles restrictions, d'après les derniers chiffres publiés vendredi par la fédération British Retail Consortium (BRC) et le cabinet d'analyses ShopperTrack, qui constatent que le trafic dans les commerces de détail chute de 30,1% sur un an en septembre.

Malgré une amélioration d'août à septembre, les mesures de confinement dans les localités les plus touchées par le regain de la pandémie pèsent sur le moral des consommateurs, ajoute cette enquête.

"Le trafic a reculé constamment au cours du mois, plus de consommateurs choisissant de rester chez eux", notamment après l'injonction du Premier ministre Boris Johnson de retourner en télétravail quand c'est possible, a commenté la directrice du BRC Helen Dickinson.

Les économistes et milieux d'affaires s'inquiètent particulièrement de l'impact sur l'emploi que va avoir l'arrêt des mesures de chômage partiel à la fin octobre et, par ricochet, sur la consommation, sachant que les aides à l'emploi annoncées pour leur succéder par le ministre des Finances Rishi Sunak sont bien moins généreuses.

Rare bonne nouvelle sur le front de l'emploi, la chaîne de fast-food canadienne Tim Horton prévoit d'ouvrir des sites "dans chaque grande ville" britannique sur les deux ans à venir, ce qui devrait créer 2.000 emplois, d'après le quotidien The Telegraph.

afp/jh