Londres (awp/afp) - La croissance des services au Royaume-Uni a ralenti en novembre à son rythme le plus faible depuis le lendemain du référendum pour le Brexit, en pleine incertitude autour du processus de sortie de l'UE, a annoncé mercredi le cabinet IHS Markit.

L'indice PMI des directeurs d'achat des entreprises du secteur a chuté à 50,4 points, après les 52,2 points enregistrés en octobre et les 53,9 points de septembre. Les économistes interrogés par Bloomberg s'attendaient à bien mieux (52,5 points). Selon cet indicateur, l'activité progresse lorsque l'indice est supérieur à 50 points et elle se contracte quand il est inférieur à ce seuil.

Le cabinet d'analyse a souligné que la détérioration dans ce secteur crucial pour l'économie du Royaume-Uni était visible tant dans l'activité des entreprises que pour leurs perspectives d'affaires. L'activité semble avoir à peine augmenté dans les services, qui comprennent de puissants secteurs comme les finances, la distribution, la communication, l'hôtellerie-restauration ou encore les transports.

"Cette détérioration brutale dans les services laisse l'économie stagner en novembre au moment où les inquiétudes sur le Brexit s'intensifient", a expliqué Chris Williamson, économiste chez IHS Markit.

Les députés britanniques doivent se prononcer mardi prochain sur l'accord de sortie de l'UE conclu par la Première ministre Theresa May avec les 27 autres dirigeants du bloc continental. Critiqué de toutes parts, l'accord pourrait être rejeté par le Parlement, ce qui entraînerait un nouvel accès d'incertitudes politiques.

"L'incertitude autour de l'accord de retrait et la possibilité d'un départ sans accord ont souvent été évoquées pour expliquer des décisions d'entreprises de reporter des investissements ou de clients de repousser des achats", a souligné M. Williamson.

En combinant cette étude à d'autres réalisées par IHS Markit dans l'industrie et la construction, l'économiste conclut que la croissance économique britannique a "calé" en novembre.

"En conséquence, une clarté sur les modalités du Brexit est nécessaire de façon urgente, afin d'éviter que cette stagnation de la croissance ne tourne à la récession", a-t-il averti.

La croissance du produit intérieur brut du Royaume-Uni a été dynamique pendant l'été (+0,6%), notamment dopée par un beau temps favorable aux ventes au détail.

Mais l'activité a sévèrement ralenti depuis et, pour l'ensemble de 2018, un panel d'économistes indépendants interrogés par le Trésor n'attend une croissance du PIB que de 1,3% - un coup de frein après les 1,8% et 1,7% enregistrés respectivement en 2016 et 2017 et le plus mauvais résultat depuis la crise financière internationale.

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