Paris (awp/afp) - L'économie se trouve dans une phase de "ralentissement" et non pas de "retournement", a estimé vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, ajoutant que l'activité en France ralentissait "relativement moins" que ses partenaires européens.

"C'est un ralentissement, on avance moins vite. Ce n'est pas un retournement vers une récession", a assuré sur France 2 M. Villeroy de Galhau, interrogé depuis le forum économique de Davos sur l'assombrissement des perspectives économiques au niveau mondial et européen.

"La grande explication de ce ralentissement partout, c'est l'incertitude", a ajouté le gouverneur, décrivant "un monde de tensions géopolitiques, avec notamment les menaces de guerre commerciale de M. Trump contre la Chine, contre l'Europe, et le Brexit".

La Banque centrale européenne (BCE) a noirci jeudi son jugement sur la conjoncture dans de la zone euro, évoquant un "essoufflement de la dynamique". Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) avait lancé un avertissement, pointant "le risque d'un recul plus prononcé de la croissance mondiale".

Selon François Villeroy de Galhau, "la France ralentit" néanmoins "relativement moins que les autres". "Je fais la prévision que comme la France ralentit moins, cette année, pour la première fois depuis longtemps la croissance française sera supérieure à la croissance allemande", a-t-il ajouté.

Selon le gouverneur, l'économie française devrait notamment bénéficier des gains de pouvoir d'achat liés aux mesures annoncées par le gouvernement notamment face au mouvement des "gilets jaunes".

"Nous estimons qu'en moyenne, il devrait y avoir une augmentation du revenu, réel (après inflation, ndlr) de 1,5% cette année", a-t-il déclaré. "C'est la croissance du pouvoir d'achat la plus forte depuis 12 ans", a-t-il insisté, évoquant toutefois une "moyenne".

"Il faut être très attentif aux inégalités, ce que les économistes appellent la distribution", a-t-il reconnu.

Selon la Banque de France, la hausse du produit intérieur brut devrait atteindre 1,5% en 2019, dans la lignée du résultat attendu pour 2018. Cette prévision est inférieure à celle du gouvernement, qui a annoncé jeudi maintenir son hypothèse de croissance à 1,7%.

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