SAO PAULO - Le candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro, a vu son avance sur son rival du Parti des travailleurs (PT, gauche) Fernando Haddad se réduire dans les sondages, hier, avant l'ouverture des bureaux de vote pour le second tour du scrutin aujourd'hui.

Les chances de Fernando Haddad semblaient s'être encore amenuisées hier lorsque Ciro Gomes, chef de file du centre gauche, a refusé de lui apporter son soutien.

D'après l'enquête d'opinion réalisée par Ibope pour la chaîne Globo, Bolsonaro est donné vainqueur avec 54% des voix, contre 46% pour Haddad, soit un recul de 3 points pour Bolsonaro par rapport à la précédente livraison du sondage mardi.

Le dernier sondage de l'institut Datafolha donne une marge plus favorable à l'ancien militaire, avec 55% des suffrages contre 45%.

Au premier tour, le 7 octobre, Jair Bolsonaro avait frôlé la victoire avec 46% des voix. Fernando Haddad avait obtenu 29% des suffrages et Ciro Gomes 12%.

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PITTSBURGH, Pennsylvanie - L'homme qui a ouvert le feu hier matin dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, faisant 11 morts et six blessés, en criant des slogans antisémites, a été inculpé de près d'une trentaine de chefs d'accusation et pourrait encourir la peine de mort.

Le président américain Donald Trump, qui a annoncé qu'il se rendrait à Pittsburgh sans préciser la date de ce déplacement, a demandé que les drapeaux soient mis en berne à la Maison blanche et dans les bâtiments gouvernementaux.

Robert Bowers, 46 ans, a été arrêté après avoir été blessé dans des échanges de coups de feu avec les équipes d'intervention de la police, a déclaré le FBI. Il a agi seul et n'était a priori pas connu des services de police.

Quatre policiers figurent parmi les six blessés, dont deux sont dans un état grave, ont annoncé les autorités. Aucun enfant ne figure parmi les tués.

L'antisémitisme "doit être condamné et combattu partout où il se présente", a déclaré Trump, qui a estimé que la fusillade n'avait pas grand chose à voir avec la législation sur les armes à feu. Il a assuré que les choses auraient été différentes s'il y avait eu un agent de sécurité armé dans la synagogue.

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ISTANBUL - Emmanuel Macron et Angela Merkel sont convenus hier de la nécessité de sanctions européennes après la mort du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi, mais le président français a déclaré qu'elles "ne sauraient se limiter à tel ou tel secteur", alors que l'Allemagne a déjà évoqué une suspension de ses ventes d'armes à Ryad.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué avoir donné des détails sur le meurtre du journaliste, au début du mois dans l'enceinte du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, lors d'entretiens bilatéraux hier à l'occasion d'un sommet consacré à la Syrie avec la France, l'Allemagne et la Turquie.

Angela Merkel a déclaré qu'elle était convenue avec Emmanuel Macron que, "dès que nous en saurons plus, que nous saurons qui est derrière, nous tenterons de trouver une solution ou une réaction européenne pour montrer que nous négocions sur la base de valeurs communes".

De son côté, le président français a de nouveau indiqué, comme il l'avait fait la veille à Bratislava, qu'une fois la vérité sur la mort de Jamal Khashoggi connue, des sanctions "cohérentes" et "complètes" devront être prises.

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ISTANBUL - Les dirigeants russe, allemand, français et turc, réunis hier à Istanbul, ont souligné l'importance d'un cessez-le-feu durable en Syrie et ont souhaité qu'un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution se réunisse d'ici la fin de l'année.

Ankara, qui soutient une partie des rebelles, et Moscou, principal allié de Damas, se sont entendus le mois dernier sur l'instauration d'une zone démilitarisée dans la province d'Idlib, dernier bastion des rebelles, dans le nord-ouest du pays. L'accord a permis d'éviter une offensive de grande envergure dans cette région où vivent trois millions de civils, dont plus de la moitié sont des déplacés.

"Nous comptons sur la Russie pour exercer une pression très claire sur le régime, qui lui doit très clairement sa survie", a déclaré le président français Emmanuel Macron après le sommet.

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BERLIN - Les élections prévues aujourd'hui dans le Land de Hesse, dans l'ouest de l'Allemagne, pourraient fragiliser davantage les partis de la coalition au pouvoir à Berlin, deux semaines après un revers historique en Bavière pour l'allié de la CDU de la chancelière Angela Merkel.

Si les sociaux-démocrates venaient à perdre leur position dominante en Hesse, actuellement dirigée par une coalition CDU-Verts, les débats pourraient s'intensifier sur le maintien d'Angela Merkel à la tête de la CDU lors du congrès annuel du parti prévu en décembre.

Un recul du Parti social-démocrate (SPD), donné en troisième position du scrutin, relancerait aussi les discussions au sein du parti sur le choix de rallier la "Groe Koalition" (GroKo) en mars dernier, de nombreux membres du SPD estimant aujourd'hui qu'il serait préférable de retourner dans l'opposition.

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TBILISSI - Salomé Zourabichvili, 66 ans, ancienne ambassadrice de France en Géorgie, pourrait être élue aujourd'hui à la présidence géorgienne.

La diplomate bénéficie du soutien du parti au pouvoir, Rêve géorgien, fondé par Bidzina Ivanichvili, l'homme le plus riche du pays.

Son principal adversaire est Grigol Vachadze, soutenu par une plateforme qui rassemble onze partis d'opposition conduits par la formation de l'ancien président Mikheïl Saakachvili.

La présidence géorgienne est surtout un poste de représentation, depuis que la majorité des pouvoirs exécutifs ont été transférés ces dernières années au Premier ministre. Le chef de l'Etat conserve toutefois une influence politique.

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PARIS - L'heure de la preuve que le gouvernement tient ses promesses de hausse du pouvoir d'achat est venue, déclare le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.

"Tout cela sera visible ces jours-ci sur les feuilles de paie et sur les comptes en banque", dit-il dans un entretien au Journal du Dimanche. Il reconnaissait toutefois que le décalage des mesures fiscales, plus favorables en fin d'année qu'en début, "a pu faire naître des incompréhensions" dues au fait que le rétablissement des comptes publics a aussi été une priorité.

"Il y a eu le temps un, celui des moyens donnés aux entreprises nous l'assumons. Maintenant, il y a le temps deux, celui des baisses d'impôts et de cotisations, en priorité pour les classes moyennes et populaires", ajoute Gérald Darmanin.

D'après un sondage Ifop publié par le JDD avec cet entretien, 72% des Français jugent que leur pouvoir d'achat a plutôt baissé depuis l'élection d'Emmanuel Macron et que 16% seulement pensent que la politique menée par le gouvernement permettra de l'améliorer d'ici la fin du quinquennat.

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PARIS - François Molins, procureur de Paris en première ligne dans la réponse judiciaire aux attentats qui ont frappé la France, a été nommé au poste de procureur général de la Cour de cassation, un des plus élevés de l'autorité judiciaire.

Le décret de nomination a été publié hier au Journal officiel.

François Molins, 65 ans, succède à Jean-Claude Marin. Le poste qu'il libère devrait être confié à Rémy Heitz, qui a reçu il y a dix jours un avis favorable du CSM.