par Andy Bruce

L'enquête mensuelle auprès d'environ 250 économistes fait ressortir un relèvement des prévisions de croissance 2010 pour les Etats-Unis (à 2,9% contre 2,7%), la zone euro (à 1,3% contre 1,2%) et le Japon (à 1,6% contre 1,4%). Mais dans la plupart des cas, les experts s'attendent à une décélération au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2009.

Cette évolution devrait conduire la plupart des banques centrales à laisser leur politique monétaire inchangée au moins jusqu'au début du second semestre.

Les estimations de croissance déjà publiées pour le quatrième trimestre 2009 ont évidemment joué un rôle dans la révision des pronostics: le chiffre de 5,7% en rythme annualisé annoncé pour les Etats-Unis a favorisé le relèvement des prévisions tandis que celui, décevant, de 0,1% du Royaume-Uni peut expliquer la dégradation du consensus, à 1,1% contre 1,2% attendu le mois dernier.

Les économistes interrogés citent la persistance d'un chômage élevé et la faiblesse du crédit parmi les principaux freins à la croissance, auxquels s'ajoutent le retrait progressif des mesures de relance dans la zone euro et au Royaume-Uni.

LES TAUX RESTERONT BAS JUSQU'AU 3E TRIMESTRE

"Je ne crois pas que le paysage ait fondamentalement changé depuis un an, les indicateurs macroéconomiques se caractérisent toujours par une volatilité très forte", explique Laurent Bikle, économiste de Nomura.

A titre de comparaison, la Chine prévoit pour cette année une croissance de 9,5% et au Brésil, le ministre des Finances a récemment évoqué un chiffre de 5,2%.

La dernière enquête de Reuters sur les perspectives économiques mondiales, réalisée en janvier, a donné une prévision de croissance globale de 3,6% cette année, contre 2,5% seulement attendu en juillet.

Pour ce qui est des banques centrales, les économistes ne s'attendent pas à voir la Réserve fédérale américaine resserrer sa politique avant le troisième trimestre. Et la Banque centrale européenne (BCE) comme la Banque d'Angleterre ne devraient pas lui emboiter le pas avant le quatrième trimestre.

Quant à la Banque du Japon, la lutte contre la déflation devrait l'empêcher de relever ses taux pendant au moins 18 mois.

A l'inverse, les banques centrales d'Asie centrale devront probablement durcir leur politique d'ici septembre.

Les inquiétudes liées aux dettes souveraines de certains pays du sud de la zone euro constituent un risque supplémentaire, note aussi Laurent Bilke.

Toutefois, les économistes interrogés estiment à 25% seulement la probabilité que la Grèce ait réellement besoin d'une aide financière extérieure, qu'elle émane de l'Union européenne ou du FMI.

Avec Stanley White, Jonathan Cable et Ross Finley, Marc Angrand pour le service français