(Au premier paragraphe, bien lire Parti social-libéral (PSL)

BRASILIA, 8 octobre (Reuters) - Le triomphe de Jair Bolsonaro, qui a frôlé la victoire à l'élection présidentielle au Brésil dès le premier tour dimanche, a également profité à son Parti social-libéral (PSL), en passe de devenir la deuxième force politique au Congrès.

Les résultats préliminaires du scrutin montrent une progression inattendue des partisans d'un parti qui ne comptait que huit sièges de députés dans le Parlement sortant.

Son directeur de campagne, Olimpio Gomes, ancien commandant de la police militaire, décroche un siège au Sénat. Ses candidats s'imposent dans les élections au poste de gouverneur dans les régions de Rio de Janeiro et du Minas Gerais.

En plus du premier tour de la présidentielle, les 147 millions d'électeurs brésiliens étaient également appelés dimanche à élire les députés de la chambre basse du Congrès et à renouveler les deux tiers des 81 sièges du Sénat. Plusieurs postes de gouverneur étaient également en jeu.

Bolsonaro est arrivé très largement en tête du premier tour de la présidentielle avec 46,3% des voix, frôlant la victoire dès le premier tour. Il affrontera au second tour, le 28 octobre, le candidat du Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad, qui a obtenu 29% des suffrages.

Comme pour la présidentielle, les élections législatives confirment cette vague de "dégagisme" dans un électorat épuisé et écoeuré par les scandales de corruption qui ont conduit à l'arrestation de dizaines de politiciens et d'hommes d'affaires et sapé la légitimité des partis traditionnels.

A la Chambre des députés, le Parti social-libéral que Bolsonaro a rejoint en mars dernier, est en passe de décrocher 51 des 513 sièges, selon des projections établies par le cabinet d'investissement XP Investimentos.

Le PSL est notamment en tête dans les deux plus grands Etats du pays, São Paulo et Rio de Janeiro, où il réalise des scores respectifs de 20% et 23%.

Seul le Parti des travailleurs ferait mieux, avec 57 sièges, selon les projections de XP Investimentos.

Le Mouvement démocratique brésilien (MDB) du président sortant, Michel Temer, ressort laminé. Longtemps force politique majeure des coalitions au pouvoir à Brasilia, il ne sauverait que 33 sièges, reculant au rang de quatrième force parlementaire. Et plusieurs de ses principales figures, dont le président du Sénat Eunício Oliveira, n'ont pas été réélues.

Le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) paie lui aussi le prix cher des scandales à répétition, et devrait passer, lorsque les résultats définitifs seront connus, de 49 à 29 députés. (Bruno Federowski et Maria Carolina Marcello Henri-Pierre André pour le service français)