Paris (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique Servier a annoncé jeudi une modeste hausse de 0,6% de ses ventes mondiales sur son exercice décalé 2017/2018, en raison d'effets de change négatifs, de la pression sur les prix des médicaments et de pertes de brevets.

Sa croissance a ainsi été plus dynamique à taux de change constants (+4,5%), pour un chiffre d'affaires total de 4,2 milliards d'euros sur l'exercice écoulé, selon un communiqué.

Cependant son bénéfice opérationnel a fondu de près de 30% sur la période, à 307 millions d'euros.

Cette baisse drastique résulte à la fois de la "volonté du groupe d'investir pour son développement à l'international" et de la perte de brevets, notamment au Canada et dans le monde entier pour son médicament contre l'angine de poitrine Procoralan, toujours selon le communiqué.

L'an dernier le laboratoire français indépendant, non coté en Bourse et contrôlé par une fondation, a réalisé la plus grande acquisition de son histoire: les activités en oncologie du laboratoire irlandais Shire, qu'il a rachetées pour 2,4 milliards de dollars (environ 2 milliards d'euros).

Cette opération a permis à Servier d'établir une présence commerciale directe aux Etats-Unis, un énorme marché pharmaceutique qu'il avait pourtant négligé jusqu'à présent, ayant davantage misé sur l'Union européenne, la Chine, la Russie ou encore le Brésil.

Le groupe s'est aussi doté l'an dernier d'une antenne à Boston (nord-est des Etats-Unis), carrefour mondial des biotechnologies, dans le but d'intensifier sa stratégie de partenariats de recherche-développement dans les médicaments biologiques.

Servier prévoit par ailleurs de démarrer "courant 2019" sa première unité de bioproduction, construite sur son usine historique de Gidy, dans le Loiret, un investissement de 50 millions d'euros.

Le lancement du chantier de son futur centre regroupant sa recherche sur le campus Paris-Saclay, un investissement de 290 millions d'euros, est également prévu pour cette année.

Afin d'atteindre son objectif de 5 milliards d'euros de ventes à l'horizon 2021, le groupe compte poursuivre son développement prioritaire en oncologie, tout en maintenant ses positions en cardiologie et dans le diabète et intensifier son déploiement dans la santé numérique (e-santé).

afp/al