Washington (awp/afp) - Les principales banques américaines disposent des liquidités suffisantes pour résister à une "récession sévère" tout en étant en capacité de continuer à accorder des prêts, a estimé mercredi la Réserve fédérale (Fed), à l'issue de ses tests de résistance annuels.

"Les résultats d'aujourd'hui confirment que le système bancaire est solide et résilient", s'est félicité le vice-président de la banque centrale américaine en charge de la supervision, Michael Barr, précisant que l'institution devait quand même continuer à travailler pour s'assurer "que les banques peuvent affronter différents types de scénarios et de chocs".

Ces tests ont concerné 23 des principales banques américaines et visaient à évaluer quels seraient leur niveau de capital, leurs pertes et leurs revenus en cas de récession majeure, avec un effondrement du marché immobilier et un taux de chômage montant à 10%.

Selon la Fed, "les 23 banques verraient leurs liquidités rester au-dessus du plancher requis, malgré une perte globale estimée à 541 milliards de dollars", parmi lesquels 100 milliards seraient la conséquence d'impayés concernant les prêts immobiliers, pour des logements ou des locaux professionnels.

Cela entraînerait une baisse de 2,3 points de pourcentage du ratio de fonds propres, qui resterait cependant supérieur à 10%.

Les banques concernées par ces tests représentent les principaux établissements américains, parmi lesquels Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs ou encore JPMorgan Chase. Figurent aussi sur la liste les filiales américaines de Crédit Suisse et UBS, en cours de fusion en Suisse.

Les résultats interviennent quelques mois après la faillite de plusieurs banques régionales, parmi lesquelles Silicon Valley Bank (SVB), Signature et First Republic.

"Bâle III", vaste éventail de réformes internationales du secteur bancaire, a été engagé après la crise financière de 2008-2009 afin de renforcer la solidité des banques. De nombreuses mesures ont été prises mais certaines réformes doivent encore être finalisées, tout particulièrement aux Etats-Unis.

Les banques régionales ne sont cependant pas concernées par ces tests de résistance, alors que la question de l'application des règles prudentielles à ce type d'établissements fait l'objet de discussions, dans un pays comptant plus 4.500 établissements bancaires.

A l'occasion d'une conférence des banquiers centraux à Sintra (Portugal), le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné: "Nous devons garder en tête, quels que soient les changements que nous réalisons, la nécessité de préserver les modèles économiques de ces petites banques".

Après la faillite de ces établissements, la Fed avait cependant reconnu, dans un rapport d'enquête, la nécessité de renforcer sa supervision et sa régulation du secteur.

afp/rp