New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont clôturé en hausse jeudi et Wall Street a modestement conclu dans le vert, les investisseurs accueillant positivement les données sur l'inflation aux États-Unis.

La Bourse de Londres a terminé en hausse de 0,41% et celle de Francfort de 0,91%. Paris a avancé de 1,52%, notamment portée par les entreprises du secteur du luxe, poids lourds du CAC 40, après la levée de restrictions en Chine laissant espérer le retour en nombre des touristes chinois à l'étranger. A Zurich, le SMI a gagné 0,62%.

A Wall Street, la séance avait commencé sur les chapeaux de roue avant de modérer son élan.

Le Dow Jones a avancé de 0,15%, le Nasdaq de 0,12% tandis que le S&P 500 est resté quasiment stable (+0,03%).

"Ce qui porte le rebond des Bourses aujourd'hui est surtout l'inflation américaine (CPI)" qui témoigne d'"une économie qui décélère et reste résiliente", commente Sophie Chauvellier, gérante de Dorval AM.

Selon l'indice CPI publié jeudi par le département du Travail, l'inflation aux États-Unis s'est établie en juillet à 3,2% sur un an, contre 3,0% le mois dernier, tirée par les prix des logements.

Les analystes prévoyaient cependant un rebond un peu plus fort, à 3,3%, selon le consensus de Market Watch.

Par ailleurs, l'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix de l'énergie et de l'alimentation, a continué à ralentir sur un an, à 4,7% contre 4,8% le mois précédent.

Cette donnée est considérée par les économistes comme un signal plus pertinent sur la direction que prend l'inflation.

Ces chiffres montrent "qu'on est dans une logique de décélération [conforme aux] objectifs de la banque centrale américaine (Fed)", poursuit Sophie Chauvellier.

Ainsi, "s'il devait y avoir une dernière hausse de taux de la Fed, ce ne serait pas avant l'automne", ajoute-t-elle.

"Les chiffres publiés ne justifient pas pour l'instant une hausse" des taux de l'institution politique monétaire américaine, dont la prochaine réunion se tiendra en septembre.

Un autre indicateur paru jeudi aux États-Unis a également contribué au rebond des Bourses: les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté à leur plus haut niveau en un mois à 248.000 (+21.000), contre 230.000 prévus.

Une hausse bienvenue puisqu'une "remontée progressive du taux de chômage sous-entend moins de tension sur le marché du travail et sur les salaires", la Fed ayant ainsi "moins besoin de resserrer les conditions financières", détaille Sophie Chauvellier.

Capri, c'est fini ___

Le groupe américain Tapestry (Coach, Kate Spade, Stuart Weitzman) et la société Capri, maison mère de Michael Kors, Versace et Jimmy Choo, ont décidé de s'unir pour créer un géant mondial du luxe.

Selon Neil Saunders, de GlobalData, la nouvelle entité devrait se hisser au quatrième rang des groupes de luxe dans le monde avec une part de marché autour de 5,1%, derrière les français LVMH (+3,43%), Kering (+2,21%) et Chanel.

Le titre Tapestry a chuté de 15,93% à New York et tandis que celui de Capri a bondi de 55,74%.

Siemens face à des vents contraires ___

Le géant industriel allemand Siemens a lâché plus de 3% à Francfort après avoir publié des résultats inférieurs aux prévisions des analystes.

Gaz, pétrole et dollar en baisse ___

Les prix du gaz naturel européen reprenaient leur souffle après l'envolée de la veille, poussés par les menaces de grève en Australie dans d'importantes installations gazières.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a perdu 5,73% pour terminer à 37,54 euros le mégawattheure (MWh), non loin de son plus haut prix en près de deux mois.

Quant au pétrole, les deux références mondiales ont reculé.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a perdu 1,31% à 86,40 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a baissé de 1,87% à 82,82 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar cédait 0,06% face à l'euro à 1,0981 dollar pour un euro peu avant 21H00 GMT tandis que le yen chutait face au dollar et à l'euro.

afp/rp