Zurich (awp) - La Suva avait réduit son exposition à Credit Suisse (CS) au vu des difficultés croissantes auxquelles était confronté l'établissement aux deux voiles durant les mois qui ont précédé son absorption par son homologue aux trois clés, finalisée il y a un peu plus de deux semaines.

"Nous avions allégé l'exposition, y compris en dérivés et en marché monétaire", a déclaré le directeur financier (CFO) du premier assureur accident du pays, Hubert Niggli, dans un entretien publié mercredi par le portail d'informations financières Allnews. "Au moment du rachat par UBS, la perte représentait 0,02% des actifs", a-t-il poursuivi, précisant que le portefeuille ne contenait "pas d'AT1 mais seulement des actions et des obligations couvertes".

Pour résister aux turbulences des marchés, la Suva a adopté une stratégie hautement diversifiée. "Les titres individuels importent moins que la construction de l'ensemble du portefeuille et l'identification de classes d'actifs capables d'offrir en tout temps une bonne performance globale", a expliqué le quinquagénaire, signalant que jusqu'ici, le rendement avoisine 2% en 2023.

"Nous achetons lors des corrections et vendons lors des phases d'euphorie", a indiqué le responsable. Selon lui, la balle est "dans le camp des banques centrales", et en termes de lutte contre l'inflation, la Banque nationale suisse (BNS) et la Réserve fédérale américaine (Fed) sont actuellement mieux positionnées que la Banque centrale européenne (BCE).

Fin de la hausse des taux

Dans ce contexte, il n'est pas intéressant de détenir des obligations à long terme, qui offrent un rendement inférieur à celles à plus brève échéance. "Nous préférons le marché monétaire ou les obligations à taux variable, les obligations avec protection contre l'inflation (TIPS) ou (...) la dette privée", a déclaré le CFO de l'assureur, qui revendiquait fin 2022 une masse sous gestion de 56 milliards de francs suisses.

Les placements alternatifs - fonds spéculatifs et dette privée - représentent ensemble environ un cinquième du total, une part qui n'est pas appelée à croître. Estimant que le cycle de hausse des taux d'intérêt arrive progressivement à son terme, Hubert Niggli anticipe une correction sur les marchés boursiers, notamment aux Etats-Unis, et si celle-ci se produit, "nous ne manquerions pas d'acheter".

Face à l'avènement des fonds thématiques, "notre priorité reste la performance financière" a souligné le responsable, qui dit privilégier "les gérants performants à long terme capables d'intégrer les critères de durabilité".

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