par Stefano Rebaudo

31 janvier (Reuters) - Les rendements des obligations d'Etat de la zone euro reculent fortement mercredi après la publication d'indicateurs économiques en Allemagne et en France et des déclarations du patron de la Bundesbank, qui renforcent la perspective d'une baisse rapide des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Les ventes au détail en Allemagne ont accusé en décembre une baisse inattendue, de 1,6%, selon les données de l'Office fédéral de la statistique publiées mercredi, tandis que le nombre de personnes sans emploi dans la première économie d'Europe a diminué de 2.000 en janvier contre une hausse attendue de 11.000, montrent les données officielles publiées mercredi.

Parallèlement, en attendant la publication à 13h00 GMT des chiffres de l'évolution des prix au niveau national en Allemagne, les données sur l'inflation publiées dans plusieurs Länder montrent une baisse des pressions inflationnistes. La Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne, a vu son inflation reculer à 3,0% sur un an en janvier, après +3,5% en décembre.

En France, l'indice des prix à la consommation harmonisé aux normes européennes (IPCH) montre également un ralentissement de l'inflation à 3,4% sur un an après +4,1% en décembre.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix, référence pour l'ensemble de zone euro, recule de près de cinq points de base, à 2,229%.

Celui des emprunts d'Etat français de même échéance cède plus de cinq points, à 2,723%.

Les contrats à terme sur le taux à court terme (ESTR) de la BCE indiquent une anticipation de réduction des taux de 145 points de base en 2024 contre environ 140 points de base mardi. La probabilité d'une première baisse du coût du crédit d'ici avril est évaluée à 95%. .

Joachim Nagel, président de la Bundesbank et membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a jugé mardi que la BCE était parvenue à contrôler l'inflation, s'éloignant de son ton habituellement prudent, caractéristique du camp des "faucons" qui préconisent une politique monétaire stricte pour juguler la hausse des prix.

"Je suis désormais convaincu que nous avons apprivoisé cette bête avide", a-t-il déclaré lors d'un événement à Berlin. (Rédigé par Stefano Rebaudo, version française Claude Chendjou)