La semaine dernière, la BCE a relevé ses taux pour la neuvième fois consécutive en un an, mais a indiqué qu'elle pourrait faire une pause lors de sa prochaine réunion en septembre, alors que l'inflation continue de baisser et que la croissance s'affaiblit.

M. Panetta, qui préconise depuis longtemps une approche prudente en matière de relèvement des coûts d'emprunt, a fait valoir que la "persistance" dans le maintien de taux élevés permettrait à la BCE de ramener l'inflation à son objectif de 2 % sans nuire indûment à l'économie ni mettre en péril la stabilité financière.

"Mettre l'accent sur la persistance peut être particulièrement utile dans la situation actuelle, où le taux directeur se situe autour du niveau nécessaire pour assurer la stabilité des prix à moyen terme, où le risque d'un désancrage des anticipations d'inflation est faible, où les risques d'inflation sont équilibrés et où l'activité économique est faible", a déclaré M. Panetta lors d'un séminaire en ligne organisé par l'université Bocconi de Milan.

L'inflation dans la zone euro a encore baissé en juillet, à 5,3%, et la plupart des mesures de la croissance des prix sous-jacents ont également ralenti, dans un signe largement réconfortant pour la BCE, entaché seulement par une nouvelle accélération des prix des services.

Mais une enquête publiée jeudi a montré que même dans l'industrie des services, dominante et jusqu'ici en plein essor, l'activité ralentissait, aggravant la chute de l'industrie manufacturière.

Cela devrait renforcer la position des responsables politiques de la BCE qui appellent à une pause dans les hausses de taux lors de la réunion du 14 septembre, ce qui laisserait le taux que la banque centrale paie sur les dépôts à son niveau actuel de 3,75 %, le plus élevé depuis 23 ans.

"Lorsqu'il s'agit d'orienter la politique monétaire, la persistance devient aussi importante que le niveau de nos taux directeurs", a déclaré M. Panetta. "Cela est d'autant plus vrai que les risques pesant sur les perspectives d'inflation sont devenus plus équilibrés, tandis que les risques pesant sur les perspectives économiques se sont déplacés vers le bas.

L'Italien de 64 ans devrait quitter le conseil d'administration de la BCE à la fin du mois d'octobre pour devenir gouverneur de la Banque d'Italie, conservant ainsi un siège au conseil des gouverneurs de la banque centrale de la zone euro.