NEW YORK (awp/afp) - En attendant que Donald Trump devienne officiellement président américain le 20 janvier, Wall Street, qui commence à légèrement s'impatienter sur les imprécisions du futur chef d'Etat, va se changer les idées avec le début des résultats trimestriels d'entreprises.

Depuis le précédent week-end, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 0,39% à 19.885,73 points et l'indice élargi S&P 500 0,10% à points. Stimulé par une bonne performance du secteur technologique, le Nasdaq, à dominante technologique, s'est distingué par une hausse de 0,96% à points, un niveau jamais vu à la clôture.

"La Bourse garde un ton positif mais est en train de devenir prudente et hésitante", a résumé Karl Haeling de Landesbank Baden-Württenberg.

Principal élément avancé cette semaine par les analystes pour expliquer la relative frilosité des investisseurs, Donald Trump, le futur président américain, a tenu mercredi une conférence de presse pendant laquelle il a largement maintenu le flou sur ses intentions économiques.

"Les investisseurs ont été un peu déçu par la conférence de M. Trump car il n'a pas vraiment parlé de politique économique, comme l'espéraient certains", a souligné Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

Le sujet est crucial pour Wall Street car les indices avaient flambé pendant un mois après l'élection du républicain, début novembre, et sont, depuis, restés à des niveaux sans précédent, les marchés s'enthousiasmant de multiples promesses de M. Trump.

Maintenant, "les investisseurs veulent rester positifs mais l'incertitude règne sur ce que va vraiment faire M. Trump", a reconnu M. Haeling. "Est-ce qu'il va vite mettre en oeuvre des baisses d'impôts, des dérégulations, des dépenses d'infrastructures ? Sur bien des points, personne ne sait."

L'analyste jugeait que c'était moins les investisseurs américains que ceux étrangers aux Etats-Unis qui étaient repassés à la vente, Wall Street ayant amélioré ses performances en fin de séance mercredi, c'est-à-dire une fois fermées ses homologues européennes.

- Moteurs épuisés -

Pour le futur président, qui a promis toutes ces mesures mais s'est engagé aussi à mener une politique protectionniste nettement moins susceptible de plaire à Wall Street, le futur grand rendez-vous aura lieu vendredi prochain avec sa cérémonie d'investiture.

"Le discours d'investiture, c'est un discours qui devrait vraiment plaire au marché et qui pourrait redonner un peu d'énergie", a avancé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

M. Trump "pourrait s'en servir pour montrer toutes les améliorations que sa politique pourrait apporter", a-t-il précisé.

M. Volokhine estimait que les observateurs avaient attendu trop de choses de la conférence de presse de mercredi, soulignant que celle-ci n'était à la base prévue que pour apporter des réponses sur les conflits d'intérêts risqués par M. Trump ; le milliardaire a d'ailleurs bien annoncé qu'il cédait le contrôle de son empire économique à ses deux fils ainés.

En attendant le 20 et après un week-end prolongé d'un jour férié lundi, "l'attention de la Bourse va se tourner vers les résultats d'entreprises", a annoncé M. Cahill. "Les bénéfices avaient recommencé à augmenter le précédent trimestre, donc on attend de voir si la croissance s'accélère."

Plusieurs grandes banques, dont JPMorgan et Wells Fargo, ont donné vendredi les premiers résultats de groupes majeurs, accueillis favorablement si ce n'est avec beaucoup d'éclat, mais c'est la semaine prochaine qu'un portrait plus complet de l'économie commencera à être donné par des entreprises comme IBM (jeudi) dans l'informatique ou General Electric (vendredi) dans l'industrie.

D'ici là, "la Bourse a épuisé ses moteurs pour monter à court terme", a conclu M. Cahill.

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